Ancien président de la Confédération africaine de Football, Issa Hayatou a été intronisé président d’honneur de la CAF, vendredi dernier, à la veille du coup d’envoi du Chan 2020 organisé au Cameroun. C’est une sorte de réhabilitation pour celui qui avait quitté ses fonctions sur une défaite qui avait fait beaucoup de bruit.

Il avait quitté la CAF sur une cinglante défaite après 29 ans de présidence et le sentiment que « tout le monde » s’était ligué pour le faire tomber. Vendredi dernier, à Yaoundé, dans sa ville, Issa Hayatou, ancien président de la CAF a retrouvé les projecteurs. Près de quatre après sa défaite surprise contre le Malgache Ahmad Ahmad, le Camerounais a été honoré par la CAF qui lui a accordé le statut de président d’honneur de l’organisation du football africain. Devant un petit public acquis à sa cause, des présidents de fédérations africaines, et en présence du président de la Fifa Gianni Infantino, Issa Hayatou n’a pas caché sa fierté de revenir dans son ancienne maison par la grande porte. Par ses mots: « Mon premier sentiment est celui d’une sincère et profonde gratitude. (…) Aujourd’hui, c’est un homme serein et fier chez lui, qui se trouve devant vous » a-t-il confié en commençant son discours.

Dans son grand boubou blanc, Hayatou, amaigri par la maladie, le sourire souvent aux lèvres, a tenu un discours de réconciliation, et d’unité. «Sauvegardons l’attachement à l’unité et à l’universalité du foot qui charrie, plus que toute autre discipline sportive une popularité évidente. Mais aussi hélas, un populisme ambiant dans lequel cohabitent insidieusement la fiction et le réel ; l’exaspération aux dépens de la lucidité ».

Fini le temps de fâcheries avec la CAF et avec le patron du football mondial Gianni Infantino. l’ancien président de la Fifa par intérim et l’actuel ont échangé de franches et chaudes poignées de mains, et discuté comme de vieux amis sans distanciation sociale et même sans masques. En éternel  »ami des médias », Hayatou n’a pas hésité à leur lancer une pique : «plus de sarcasmes dans votre quête de l’information. Soyez les mendiants de la quiétude des cœurs pour vibrer, pour vivre le Chan au Cameroun en chantant sur les champs du jeu ». Un élan poétique qui résumait bien l’état d’esprit de l’ancien président de la CAF, honoré, et ravi de se soumettre pendant de longues mimutes à l’exercice des selfie.

Sécouna DIENG