Après une année 2019 très réussie, l’attaquante des Lionnes indomptables de 26 ans du club norvégien Valerenga est bien partie pour être élue meilleure footballeuse africaine de l’année 2019. Généreuse, elle a récemment, remis l’intégralité de sa prime de qualification du Cameroun pour le dernier tour des éliminations des JO Tokyo 2020 aux familles des victimes des éboulements de Ngouaché dans l’Ouest du Cameroun.

Ajara Nchout Njoya est la meilleure footballeuse africaine de l’année 2019 et 15e mondiale, selon l’International Federation of Football History and Statistics (IFFHS). Une récompense méritée pour cette attaquante qui a su étoffer son jeu au fil des ans. La N°3 des Lionnes indomptables est devenue le principal atout de l’équipe nationale du Cameroun. Invitée récemment de l’émission Radio foot international sur RFI, l’attaquante de Valerenga en Norvège a affiché ses ambitions et celles de la sélection nationale : « Ce qui est sûr, on va remporter une CAN parce qu’on essaye de travailler là-dessus, on a déjà perdu deux finales contre le Nigeria en 2004 et en 2006 chez nous, une grosse déception devant le peuple camerounais et le président de la République. Il faut comprendre que c’est le football, on apprend de ses erreurs ».

Elle poursuit : « Ce serait une immense récompense pour moi d’être sacrée meilleure joueuse africaine.  Je pense que lorsqu’on réalise de belles performances en club comme l’année dernière où j’ai fait une bonne saison avec Sandviken, marquant 17 buts toutes compétitions confondues, on se dit qu’il faut essayer de maintenir ce niveau et pour maintenir le niveau, il faut travailler, il ne faut pas baisser les bras et continuer toujours à bosser dur. Je me dis que c’est le travail qui permet d’arriver à ce niveau ». En compagnie de sa compatriote Gabrielle Aboudi Onguene et de la Nigériane Asisat Oshoala, la tenante du titre, Ajara Nchout Njoya figure dans l’équipe type de l’année en Norvège avec 11 buts en 22 matchs de championnat cette saison mais est également dans la short-list de la Confédération africaine de football (CAF) pour le titre de meilleure joueuse de l’année.

Complexe

Déjà en lice l’année dernière, grâce à un doublé à la coupe du monde 2018 dont l’une des réalisations a été classée quatrième meilleur but de l’année. Il fut pourtant un temps où certains parents camerounais étaient réticents de voir leurs filles jouer au football. Ajara Nchout Njoya, né dans une famille musulmane, a un peu souffert de ce complexe-là. Mais grâce à son talent, ses parents ont fini par reconnaître que la vie de leur fille se dessinera autour du ballon rond. Elle intègre le centre de formation de Franck Rollycek de Douala jusqu’en 2011Elle signe ensuite à Sawa United Girls de Douala, avant de s’expatrier en Russie pour évoluer au FC Energiya Voronej. Joueuse du WFC Rossiyanka en Russie en 2013, elle retournera au pays après une saison, pour évoluer à l’AS Police de Yaoundé de 2014 à 2015. Elle migre ensuite aux USA, au Wester New York Flash en avril 2015. Elle rejoint ensuite la Suède en 2016 pour évoluer avec le Sundsvalls DDF, elle est élue meilleure joueuse de la saison 2016 du championnat de deuxième division. Début 2018, elle rejoint la Norvège et intègre le club IL Sandviken pour un contrat d’un an. En décembre 2018, à la suite de la CAN féminine au Ghana, Ajara Njoya annonce sa nouvelle collaboration avec Valerenga FC qui a terminé à la deuxième place du championnat en 2019. Une position qui permettra ainsi à son club de disputer la prestigieuse Ligue des champions.

Par Émile Zola Ndé Tchoussi