Dans un entretien à bâtons rompus tenu 23 juin dernier à Yaoundé, le président de la Confédération Africaine d’Athlétisme (CAA), Kalkaba Malboum aux côtés du promoteur de Marathon International N’djamena – Kousséri (MINK 2023), l’Honorable Kamssouloum Abba Kabir ne peut rester indifférent face à un tel évènement sportif qui relie deux pays avec pour socle la paix. En dehors d’inscrire l’activité dans son calendrier, l’instance faîtière continentale de la mère des discipline entend apporter tout son soutien (relationnel, technique et dans la moindre mesure financière) pour la réussite de la 3e édition prévue le 9 septembre prochain avec la présence de mille athlètes.

 Marathon International, que pensez-vous de cette course ?

« Une particularité qui mérite d’être soutenue parce qu’au niveau du calendrier mondial il n’existe pas un événement qui relie deux pays comme c’est le cas du marathon N’djamena – Kousséri, je crois que c’est une belle initiative qu’il faut saluer. Le promoteur Mr Kamssouloum qui a initié cette idée en utilisant la proximité de deux villes N’djamena et Kousséri c’est une excellente idée. Je pense que cette manière quel que soit les tensions entre les voisins, quand la jeunesse traverse le pont pour se retrouver de l’autre côté ça créait un sentiment d’entente, je pense que c’est quelques chose qu’il faut soutenir et en plus ces derniers temps nous avons écouté quelques malentendus au niveau politique (…) je pense que si les populations émettent dans la logique la discorde ce marathon va mobiliser les jeunes du Tchad vers le Cameroun pour l’apothéose, je pense que ça peut aussi permettre à détendre l’atmosphère au plan social. Donc c’est un évènement que je juge très important et pour lequel la Confédération Africaine d’Athlétisme va mettre le soutien nécessaire au plan technique pas beaucoup au plan financier mais au plan moral nous sommes fortement derrière. »

Après deux années de trêve due au coronavirus, la 3e édition reprend droit de cité, qu’entendez-vous des organisateurs et que pensez-vous apporter ?

« Nous sommes disposés d’abord à mettre à la disposition des organisateurs des spécialistes chargés de mesurer le parcours parce qu’il faut bien le standardiser pour qu’il intègre les distances réelles du marathon. Si c’est un marathon il faut qu’il soit 42.195 km. Donc il faut que ce soit mesuré. Le départ à N’djamena on doit pouvoir le placer de telle sorte que l’arrivée à Kousséri corresponde au 42,195 Km qui est la distance officielle du marathon. Ça, nous sommes prêts à désigner des personnes pour assister des organisateurs à cette mesure, nous sommes prêts aussi à désigner des spécialistes qui vont aider les organisateurs à placer les endroits de ravitaillement sur le parcours parce que dans la zone il fait chaud, donc comme il fait chaud le marathon doit être encadrer par un certain nombre de mesure de sécurité pour qu’il n’y ait pas d’incidents, de pertes d’athlètes au cours du marathon, ça nous sommes disposés à le faire, si les organisateurs ont déjà pris toutes ces dispositions, il n’y a pas de problèmes. Sinon nous on est prêt à apporter ce soutien. »

A seulement deux éditions, Mink est désormais inscrit dans le tableau des activités de la confédération, qu’est-ce qui justifie cela ?

« Cette course, elle est unique parce qu’elle part d’un pays et se termine dans un autre. C’est unique, il n’y a pas encore un événement comme ça dans le monde. Compte tenu de son caractère unique, je pense ça appelle le rapprochement entre les citoyens de deux pays voisins et le fait que l’Afrique participe aussi à cette compétition, ça montre au monde et à l’Afrique même l’environnement dans lequel vivent les populations. Le bassin du Lac Tchad connaît des problèmes au niveau du développement durable, au niveau de la situation environnementale. Donc si nous organisons un événement spécifique comme ça qui peut porter le message au monde entier, ça peut attirer les personnes de bonne volonté pour venir aider à soutenir les efforts de nos deux gouvernements. Donc moi je pense que c’est ça qui m’a motivé et en plus de ça je suis de là, il ne faut pas ignorer. (…) Je suis de Kousséri et en tant que président de la Confédération Africaine d’Athlétisme sans tomber dans un soutien qui ressemblerait à du népotisme mais la réalité est que je dois aussi pouvoir aider les initiatives qui viennent de l’endroit où je suis né. Donc je trouve que c’est normal et en tant que président je soutiens cette initiative. »

Est-ce que cette fois-ci le président sera là ?

« Bon ! On dit souvent l’homme propose, Dieu dispose mais Inch Allah si le 9 septembre je suis disponible en bonne santé, je serai. Mais auparavant j’essayerai d’entrer en contact avec les autorités du Tchad pour apporter un plus grand intérêt à l’événement, ça c’est mon engagement que j’ai pris vis-à-vis du promoteur. »

Quel message avez-vous à l’endroit des athlètes du monde entier ?

« Je pense que ceux qui ont l’habitude d’aller courir à Boston, à Berlin, à Paris doivent aussi venir courir pour l’Afrique à N’djamena et Kousséri. Je les invite à cela et d’ailleurs je ferai à toutes les fédérations africaines une correspondance pour qu’ils demandent aux managers de leurs athlètes d’envoyer leurs athlètes courir pour la bonne cause pas forcément pour de l’argent. »

Aux populations de Logone et Chari qui vous écoute

« Je voudrai que les populations du Logone et Chari réservent un grand accueil à l’événement et c’est l’occasion aussi de faire en sorte que toutes les populations construisent la relation de paix  donc nous avons besoin et il faut que ces jeunes qui viennent d’ailleurs ou qui vont courir, qui sont du Logone et Chari, ceux qui viennent du Cameroun, du Kenya, de l’Ethiopie où de n’importe quel pays soit soutenu par la population qui les accueille au cours de cet événement. »

Ayouba Nsangou