Le Ministère des sports et de l’éducation physique (Minsep) et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) se déchirent depuis une vingtaine d’années. La rentabilité financière est le seul nœud qui divise les deux institutions. Dans l’ouvrage intitulé « Le grand écart, contrariétés autour des lions indomptables 1992-2018 », l’auteur Alain Georges Betsi nous dévoile les rapports entretenus entre les différents  ministres et les différents présidents de l’instance faîtière du football camerounais.

Scindé en 11 chapitres de 131 pages, le livre édité par Nnä Maria nous plonge dans un rapport où le Minsep ne s’approche de la Fecafoot que pour des intérêts pécuniaires. Pourtant l’aspect managérial doit primer sur les autres pans. Ayant fait une immersion dans ses archives, l’écrivain nous étale les parcours de onze différents ministres et leurs modes de fonctionnements envers les différents présidents de l’instance faîtière locale. « L’émission et la commercialisation de ces billets sont au cœur d’une bataille épique et inhabituelle. Le fait marquant est ce désir ardent des parties. Elles veulent gérer chacune toute seule, ce volet hyper juteux et rentable pour son compte » mentionne l’auteur, l’objet de la discorde entre le Ministre des sports Bernard Massoua II et le président Pascal Owona, dans le but de contrôler la rencontre Cameroun vs Zimbabwe du 10 octobre 1993. « Les enjeux de ce processus ne sont plus à démontrer. De ces nombreuses secousses liées à la fameuse affaire du milliard de francs CFA. Laquelle s’est encore tirée d’ennuis, suite à cette floraison de récriminations et de divisions. Lesquelles sont nées des intérêts d’un genre particulier » relève-t-il le nœud de la tension entre le Ministre Samuel Makon Wehiong et le président Vincent Onana en 1996.

Une scission s’installe

Quand les deux parties ne s’entendent pas, la tutelle use de tout son poids pour avoir la peau du patron de la Fecafoot. « Massoua II Bernard en fin stratège met sur pied une manœuvre. Celle-ci vise essentiellement à diviser le comité exécutif de la Fecafoot. Cette démarche aux multiples péripéties marche fort merveilleusement. Au point de voir s’écrouler le président de la Fecafoot Pascal Owona par le triste concours des siens curieusement » souligne Alain Georges Betsi. Le 5 juin 1998 Vincent Onana est conduit à la prison centrale de Kondengui. « Au fond de cette arrestation fait grand bruit. On accuse le Ministre des sports le Pr Joseph Owona d’être l’artisan de cette arrestation. Les mauvaises langues parlent d’une affaire de règlement de compte entre les deux hommes. » Dans la même veine, Iya Mohamed sous la houlette du ministre Adoum Garoua « est interpellé par les services du secrétariat d’état à la défense le 10 juin 2013 » rappelle-t-il. Pour l’écrivain, « le partage déséquilibré du butin trahit les pratiques ordurières. Les esprits qui s’échauffent à chaque occasion, la raison n’est pas à chercher ailleurs, d’où les indicateurs du mauvais ordre sont présents » justifie-t-il. A lui de conclure, « la condition des Lions indomptables ne compte qu’en termes de rentabilité financière. Les options de révolutions qui cadrent avec une politique planifiée à court, moyen et long terme sont bottées en touche »

Après cet ouvrage « Le grand écart, contrariétés autour des lions indomptables 1992-2018 », Alain Georges Betsi compte 19 livres dont 16 opus sont dédiés essentiellement au football.

Ayouba Nsangou