Dans un entretien exclusif accordé à votre site sportif africain hier 26 septembre à Yaoundé, le président de Bamboutos Football Club de Mbouda, Pascal Dissock a fait une déclaration forte, celle de voir son écurie remportée pour la première fois le trophée de la Coupe du Cameroun face à Coton Sport de Garoua quintuple vainqueur, le 2 octobre prochain au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Ce club court après cette distinction honorifique depuis 1966. 

 

Comment se porte Bamboutos de Mbouda ?

Je pense que Bamboutos se porte très bien, étant donné que je reviens d’Abong-Mbang où ils sont logés. J’ai vu l’ambiance après le match contre le Canon Sportif de Yaoundé.

Comment se prépare votre club pour la Coupe du Cameroun prévu le 2 octobre prochain ?

Nous étions en phase d’essai, nous avons joué plusieurs matchs pour essayer de détecter parce que nous avons recruté 35 joueurs. Mais dans les 35, nous n’avons besoin que de 18 le jour de la finale et 11 seulement dans le stade. Donc ce n’était pas du tout facile pour pouvoir détecter les 18 du jour. Après le match contre le Canon, dix ont quitté la tanière. Il nous reste 25 joueurs et parmi ces joueurs d’ici mercredi on va également évacuer, seulement 18 vont rester pour la finale. Donc il y a compétition, chacun cherche sa place et se donne à fond. C’est comme ça qu’on prépare la Coupe. Après la Coupe, il y a le championnat donc nous n’avons pas de temps à perdre.

Êtes-vous satisfait de deux matchs amicaux livrés jusqu’ici par votre club ?

Il est  vrai que le Canon nous a perdu (2-1), ce n’est pas un problème puisque nous avons mis des joueurs pour essayer et voir ce qu’ils vont donner. Ça nous a permis de comprendre un peu les difficultés que certains en ont et ça nous a permis d’éliminer une partie certains, puis de garder ceux qui avaient encore quelque chose dans les jambes. On aurait dû jouer un autre match hier dimanche mais Renaissance FC de Ngoumou a été empêché à la dernière minute. Bon ! On a jugé ne plus jouer parce que le match contre Canon était vraiment dur, solide et puis c’était comme une finale et il y a eu des blessés. A moins d’une semaine, on ne voulait pas ajouter un autre match où on pourrait perdre un joueur qui devrait nous être utile le jour de la finale.

Depuis sa création en 1966, Bamboutos de Mbouda court après le trophée de la Coupe du Cameroun. Etes-vous prêt à briser ce signe indien ?

Ah oui ! Je vous dis j’étais là par le passé et j’avais remporté la première édition de la Coupe de l’UNIFFAC contre FC 105. J’ai émigré et je suis revenu au Cameroun pour la construction du stade de Japoma. Bon ! Avec mon expérience, j’ai jugé utile de retourner aider mon club. Et, je vous dis franchement quand je suis arrivé les joueurs, les encadreurs et certains supporters disaient oublier cette année il y a pas d’ambition. Et je leur ai dit quand j’accepte, je viens et sachez qu’il y a ambition. Je crois que bon nombre qui m’avaient écouté, ils seraient surpris de ce que je leur avais dit et qu’on se retrouve en finale. Et, je vous rassure, je connais mon équipe. Je suis aussi de prêt les mouvements de Coton Sport, je connais mon équipe, je sais les recrutements que Coton a eu et je sais ce que j’ai fait. Donc ne soyez pas surpris, vous allez voir le jour de la finale. Il est vrai qu’on ne chante pas la victoire avant la guerre mais je peux vous rassurer que moi je serai vainqueur de cette coupe. J’ai dit ça dès le premier jour parce que je maîtrisais le moral, je maîtrisais ce qu’ils ont dans les jambes. Il est vrai qu’on a encore renforcé à cause de la Coupe, la saison où on vise également le titre, il fallait absolument recruter. On a injecté les moyens qu’il fallait pour « importer » les joueurs du Tchad, de la RCA, du Congo et puis on a des joueurs en provenance du Libéria qui devraient venir, c’est le problème de libération qui complique. Si ça s’arrange, on aura quelques joueurs du Libéria. Donc franchement tel que chacun fait son lit, c’est comme ça qu’il doit bien dormir sur son lit. Nous sommes prêts et sûrs de remporter.

Bamboutos de Mbouda est l’un des clubs camerounais qui possède autant de supporters. Alors comment se passe la mobilisation pour galvaniser les Mangwa Boys ?

Bamboutos est premièrement un club communautaire. Ce n’est pas comme un club, qui porte le nom d’une personne. C’est un club de tout le département. On l’appelle autrement le « Fils Unique ». Donc, tous les Bamboutos adorent le football et ils sont partout dans le monde. Tous les jours, ils écoutent les informations de Bamboutos. C’est le club aux millions de supporters. Je sors de Bertoua où toute la population de Bamboutos a contribué pour soutenir l’équipe et nous sommes rentrés avec une enveloppe importante pour motiver les joueurs. La force de Bamboutos est cette place du 12e joueur qui est les supporters. Ces derniers motivent également en apportant les moyens financiers.

Vous aurez en face Coton Sport de Garoua qui compte cinq trophées de la Coupe du Cameroun contrairement à vous, qui n’a jusqu’ici aucune distinction du genre. Avez-vous peur ?

Je ne pense pas ça. Je suis le présent et je projette le futur. Le passé pour moi est le passé. Cette fois-ci ce n’est plus la même personne qui dirige, c’est moi présentement et j’ai mes stratégies. Comme je vous disais tant tôt, personne ne croyait parce qu’on n’avait pas d’ambition. Je suis venu avec mon expérience, mes stratégies et je suis arrivé en finale. Je dois encore mettre d’autres stratégies pour remporter la Coupe devant Coton. Ce n’est pas le fait qu’ils ont remporté six fois déjà qui m’inquiète non ! c’est un autre match, les matchs ne se ressemblent pas. Ce n’est pas les mêmes joueurs qu’ils ont, ils ont aussi de nouveaux et nous aussi on a d’autres. On respecte Coton, c’est un grand club, on ne blague pas avec eux. Ils ont également des moyens grâce à la société qui subventionne l’équipe mais nous avons notre peuple qui donne les miettes, qui galvanisent l’équipe et on est très sûr d’être vainqueur le soir du 2 octobre prochain.

Au cours de la saison sportive 2021-2022, Bamboutos de Mbouda s’est fait battre par deux fois en aller (0-1) comme au retour (0-2) par  Coton Sport de Garoua dans la poule A. Est-ce un signal ?

La Coupe est une chose et le championnat, une autre. Je peux vous dire qu’au début du championnat je n’avais pas encore pris les commandes de l’équipe. Je suis venu à mi-chemin, c’est pourquoi je n’ai pas pu jouer les play-offs. Je suis arrivé en retard ils avaient tellement perdu. Malgré tous les efforts que j’ai mis, ils n’ont pas pu atteindre les play-offs. Mais la coupe a débuté sous mon règne et j’ai mis mes stratégies sur pied et je suis en finale. Donc, je ne suis pas inquiet dans le sens où nous sommes prêts et serons vainqueurs le jour de la finale.

Comment préparez-vous la saison sportive 2022-2023 ?

Je vous ai dit tantôt qu’après la Coupe, nous avons la Super coupe le 12 octobre et le championnat s’enchaîne le 15 octobre. Avec le recrutement qu’on a fait, on vise le titre. Donc ce n’est plus d’accompagner les autres. Je vous ai dit que nous avons recruté jusqu’à l’extérieur du Cameroun. Il y a même des Camerounais qui sont revenus de l’Asie pour intégrer l’équipe. Bamboutos est ambitieux cette fois-ci et ça va se jouer sur le stade.

Classé 5e de la poule A avec 32 points pour 8 matchs gagnés, 8 nuls et 6 défaites. Quel est votre objectif de la saison sportive qui démarre le 15 octobre ?

L’objectif est d’être premièrement aux play-offs et pour arriver à ce stade, il fallait un recrutement. Si vous regardez, au départ nous avons eu près de 30 joueurs la saison dernière, les petits problèmes internes ont fait en sorte qu’environ dix ont disparus et d’autres sont allés se chercher à l’extérieur et certains ici. Cette fois-ci, on a fait un recrutement qu’on a gardé au maximum douze anciens joueurs pour ne pas dire qu’on renouvelle l’équipe à 100% parce qu’on a pour ambition d’aller plus loin, jouer les play-offs et être champion du Cameroun. 

Merci Président,

C’est moi qui vous remercie de l’intérêt que vous portez pour Bamboutos de Mbouda. 

Propos recueilli par Ayouba Nsangou