Interpellé par le président de la Fédération camerounaise de football via une lettre, où ce dernier soutenait que les nominations récentes autour de l’encadrement des Lions indomptables relève de l’illégalité, le Ministre des sports et de l’éducation physique Narcisse Mouelle Kombi a tenu à répondre à Samuel Eto’o. 

Mercredi 3 avril, Samuel Eto’o a écrit au Ministre des sports et de l’éducation physique pour faire entendre sa désapprobation du choix du nouveau sélectionneur des Lions indomptables et du reste de l’encadrement technique qui a été nommé par le membre du gouvernement en violation des « textes supranationaux ». La réponse du berger à la bergère n’a pas mis du temps à surgir. Dans une missive de noircissant 3 pages, Mouelle Kombi fait des mises au points relativement aux accusations de torpillages de la loi de 2014 portant réorganisation des équipes nationales au cœur des débats aujourd’hui. « Soulignons qu’en matière de désignation, de recrutement et de prise en charge des encadrements des équipes nationales, et compte tenu du mutisme à ce sujet du décret n°384 du 26 septembre 2014 portant organisation et fonctionnement des équipes nationales de football, le texte de référence le plus approprié, le cadre juridique opératoire et explicite est la Convention MINSEP-FECAFOOT du 05 février 2015, avec son additif du 04 mai 2016 », rappelle le Ministre.

« Cet acte concerté, auréolé de la force obligatoire de la ‘loi des parties’ et bénéficiant tant du privilège de la lex posterior que de l’autorité de la lex specialis. Ce texte ne soumet pas la décision du Gouvernement à une approbation préalable de la FECAFOOT. Aussi bien, en vertu de l’alinéa 2 de l’article 9, l’Etat étant celui qui paye les membres de l’encadrement technique, il est tout à fait normal, comme cela a toujours été le cas, qu’il ait la latitude, sous la tutelle du Ministère des Sports et de l’Education Physique (qui signe l’acte juridique d’engagement) de recruter, de désigner et d’affecter des encadreurs auprès des Lions Indomptables, dont la gestion est concédée par le Gouvernement à la FECAFOOT », explique t-il, en prenant le soin d’appuyer que sa démarche rentre en droite ligne avec les prescriptions du chef de l’Etat Paul Biya, consistant en la « mise en œuvre urgente d’un certain nombre de mesures correctives et adéquates. Ceci, au regard des résultats relativement médiocres enregistrés par les Lions Indomptables depuis le premier trimestre 2022, et plus particulièrement avec la débâcle de notre équipe nationale à la phase finale de la CAN « Côte d’ivoire 2023″»

La FECAFOOT a fait des propositions irréalistes selon le MINSEP

Dans sa lettre, le MINSEP fait d’autres révélations à la limite cocasses si tant est qu’on s’attarde sur les prétentions salariales hors normes des 3 candidats proposés par la Fédération le 12 mars à travers une lettre. « Il n’est pas sans intérêt de signaler que les trois (03) candidatures soumises par vos soins, présentaient chacune des prétentions salariales exorbitantes, variant d’environ 1 milliard (1.500.000 euros) à 1,6 milliard de FCFA (2.500.000 euros) de rémunération (hors primes diverses) par an, soit respectivement en moyenne de 82 000 000 FCFA à 132 000 000 FCFA par mois. Ce qui représente des montants excessifs jamais payés à un quelconque entraineur dans l’histoire des Lions indomptables », souligne le professeur agrégé de droit public et de science politique. Comme nous vous l’indiquions dans un précédent sujet, ce n’est pas une première au Cameroun que le Ministère de tutelle de la FECAFOOT nomme un sélectionneur des Lions Indomptables. «Le mécanisme de mise à disposition, a dans un passé récent, permis le recrutement et la désignation à titre d’exemple des staffs conduits respectivement par MM. Clarence SEEDORF, Antonio CONCEIÇAO et Rigobert SONG, pour ne citer que ces cas, sans que cela ait suscité la moindre polémique ou tentative d’obstruction de la part de la FECAFOOT. »

Hamiss Mba Amadou