Depuis le 5 août 2021, Benjamin Didier Banlock aurait été remercié par le président de la Fécafoot. L’ex-secrétaire général (SG)quitte ainsi son poste sous la casquette intérimaire tout comme au moment de son arrivée et après le mandat intérimaire que la FIFA avait accordé à l’exécutif dont l’élection avait été annulée par la sentence du TAS, ainsi que tout le processus électoral ayant conduit à leur élection. L’ancien Directeur Afrique de Wyscout spécialiste en analyse vidéo, statistiques et données sportives a été finalement éjecté de son fauteuil. Les rapports entre lui et son président étaient devenus de plus en plus tendus (il se disait qu’il convoitait le poste de son président). Quel serait l’intérêt de ce limogeage alors que c’est le SG qui était chargé de la gestion des élections ?

Remplacer la pièce maîtresse de la gestion des élections fédérales à l’approche desdites élections, personne n’aurait vu ce calcul stratégique de la part du fils du Sultan. A l’issue de l’assemblé générale extraordinaire (AGE) de la Fécafoot le 07 août dernier, alors un journaliste posait une question sur la suspension du SG au Président Seydou, il répondait ainsi que « ce n’est pas une crise. C’est une affaire purement administrative à la fédération. Soyons sérieux, des choses comme ça arrivent dans toutes les entreprises, les institutions. Ce n’est qu’une affaire qui suit son cours et puis ça va passer ». Son contrat serait en fait arrivé à son terme. Pourtant le mandat intérimaire de la FIFA à tort ou à raison concernait tout l’executif chargé de la continuité de service. En effet, c’est Me Dieudonné Happi qui recrute Banlock à la FECAFOOT et lui donne un contrat à durée déterminée de deux ans éventuellement renouvelables. Avant de poursuivre que poste de SG « aujourd’hui incarné par cette personne qui est à ma gauche, monsieur Siki à qui nous avons provisoirement confié les destinées de cette administration. Donc il assure le poste de secrétaire général par intérim. Il ne faut pas personnaliser les choses, les fonctions sont importantes. Les hommes passent et les institutions restent, n’oubliez jamais ça ». Mais aussi « les procédures disciplinaires et administratives sont en cours. Mais l’administration ne s’arrête pas pour autant. Elle est debout, elle fonctionne, elle est incarnée par les hommes ». M Banlock n’était plus associé aux évènements officiels de la Fécafoot, c’est le cas de cette AG extraordinaire de samedi dernier, il était aussi absent lors de la réunion du Comité exécutif de la Fécafoot du vendredi 06 août. Tout comme à la visite du chantier de réhabilitation du Centre technique d’Odza.

Ceci dit, en ouvrant les travaux de cette AGE samedi, le président par intérim de la Fécafoot a appelé les délégués à travailler à une transition générationnelle et avoué l’échec malgré les efforts individuels et collectifs réalisés qui n’ont pas toujours permis d’aboutir à l’unité de la Fécafoot, celle qui rassemblera tous les acteurs du football sous la même ambition de réussite collective au nom du Cameroun. Et ajouté « Faisons-nous les chevaliers du rassemblement, les mendiants de la paix dans la Maison du football qu’est la Fécafoot ». Il était aussi question de l’examen des comptes annuels de l’instance faîtière. A l’ordre du jour également, les délégués de l’Assemblée générale de la Fécafoot vont également être appelés à examiner : les comptes annuels, les statuts-types des ligues départementales, régionales et spécialisées d’une part, et à élire les présidents, vice-présidents et membres des organes juridictionnels et de la Commission électorale. En ce qui concerne les projets des statuts-types des ligues départementales, régionales et spécialisées, le président de la Fécafoot a invité les délégués à avoir à l’esprit qu’une ligue sportive de football, quelle que soit sa nature, est l’émanation de la Fédération. Et, ladite ligue exerce sous la tutelle et le contrôle de la Fécafoot qui a la charge d’en fixer par les statuts-types, les missions, l’organisation et les compétences territoriales. Certainement pour éviter les conflits et chevauchements de compétences qui ont conduit aux différents contentieux entre la Ligue de Football Professionnelle du Cameroun (LFPC) et la FECAFOOT. Les délégués veilleront donc « à adopter des statuts-types fonctionnels qui reconnaissent et garantissent le pouvoir tutélaire de la Fécafoot, afin que plus jamais l’instance faîtière du football camerounais n’ait à subir l’insubordination d’une Ligue », a expliqué Seydou Mbombo Njoya

Du reste, les élections à la présidence de la FECAFOOT se tiendront en octobre prochain et selon certaines sources, le goleador Samuel Eto’o serait candidat. L’arrivée de Parfait Siki qui avait traité en mondo vision M Abdouraman Amadou comme le cancer du football camerounais, alors que ce dernier ne relève que des dispositions transgressées par les exécutifs de la FECAFOOT elle-même à chaque élection et imperfections de celles-ci, serait-telle favorable ou non au meilleur buteur du Cameroun ? Ceci arrive au moment où le torchon brulerait entre Eto’o et Seydou, pourtant il n’est un secret pour personne, le pichichi avait été une aide précieuse pour le prince de Foumban, se mettant à dos par la meme occasion son idole Roger Milla qui lui soutenait Joseph Antoine Bell face à Mbombo Njoya. Quoiqu’on dise, lors de sa tournée nationale, Eto’o Fils, rusé qu’il est, a rencontré les personnalités du monde du football.

Seidou Mbombo Njoya serait lui-même candidat à sa propre succession C’est ainsi qu’il aurait décidé d’entrer en guerre contre tous ceux qui soutiennent Eto’o à la FECAFOOT. La première cible c’est le Secrétaire Général, très lié et proche à l’ancien capitaine des Lions indomptables. Seidou Mbombo Njoya et lui ont eu des prises de bec et ont failli en venir aux mains. Seidou avait donc convoqué une séance de travail informelle dans laquelle il avait écarté Cécile Eko’o et Saint Fabien Mvogo tous acquis à la cause de Eto’o, à en croire certaines indiscrétions. Il faut le rappeler, Mbombo Njoya arrive à la FECAFOOT, et signe un autre contrat avec M Banlock qui arrivait à terme le 25 janvier dernier et n’avait pas depuis été renouvelé. On peut donc questionner l’intérêt du rappel de la fin de ce contrat au moment de l’annonce de son remplacement par parfait Siki qui cumulera avec ses fonctions de chef par intérim de la cellule communication. Le fils du roi Bamoun aurait peur que Banlock étant SG de la FECAFOOT, tire les ficelles dans l’ombre pour que le comité d’éthique n’adopte pas l’amendement qui écarte les candidats ayant double nationalité et donc Samuel Eto’o.

Au demeurant, si certaines dispositions des textes à adopter son déjà querellées, qu’adviendra-t-il des élections en elles-mêmes. Une chose est sûre, depuis les deux dernières échéances électorales à Tsinga, les mêmes causes produisent les mêmes effets: l’élection des membres de la Commission électorale et des organes juridictionnels.

Florent Meyong