C’est naturellement un coup d’arrêt que connaîtra le football Tchadien. Des décennies d’agonie qui avaient commencé par lasser et la bonne performance des SAO du Tchad en compétition régionale (UNIFAC) avaient suscité de l’espoir et réveillé des passions.
Un travail de fond se faisait depuis déjà quelques années malgré la précarité de la situation sociale, des centres de formation ont surgi. Les différents projets de développement initié par la FIFA y ont largement contribué, des nouveaux terrains de jeu avec parfois des pelouses synthétiques pour faciliter la pratique du football.
Et au bout, des talents qui ont fait jour et qui se vendent bien à l’extérieur. C’est un schéma qu’on retrouve d’ailleurs dans presque tous les pays Africains ou des jeunes, parfois au prix de leur vie, vont monnayer leur talent principalement en Europe. Le football Tchadien était si proche de l’éclosion.
Avec cette décision d’exclure le football Tchadien de la grande famille du football mondial, l’horizon s’assombrit, les footballeurs, jeunes et vieux, se voient privés de leur passion. La problématique de l’ingérence de l’Etat dans la gestion du football en Afrique est réelle et ce n’est pas spécifique au Tchad. Nombre de pays du continent sont confrontés à ce dilemme.
Vue la médiocrité des moyens financiers, ce sont pour la plupart les Etats, par des artifices financiers (subventions, parafiscalité) qui soutiennent la pratique du sport en général et du football en particulier. Tenez, les frais de transport et d’hébergement des sélections nationales et des équipes en compétitions inter-clubs font l’objet de communication en conseils des ministres.
Difficile dans ce cas, de ne pas y voir clair et mieux, de ne pas être tenté de placer ses hommes de confiance à la tête des fédérations. Jacques Anouma, l’un des postulants déclarés à la dernière élection de président de la CAF, en avait parlé, relevant la délicatesse du sujet. On s’imagine que le président de la FIFA, Gianni Infantino, prendra la bonne décision pour garantir l’indépendance de son institution.
Une petite lueur d’espoir ?
Pourrait-il y avoir une possibilité de retournement de situation en faveur du Tchad ? La Fifa pourrait-elle revenir sur sa décision ?
Une déclaration officielle de l’instance dirigeante du football mondial suscite un peu d’espoir du côté du Tchad.
« Le Bureau du Conseil de la Fifa ou le Conseil de la Fifa peut lever cette suspension à tout moment avant la tenue du prochain Congrès de la Fifa et nous vous en informerons », souligne la Fifa dans un communiqué.
Mais seulement à un certain nombre de conditions. Il faut que :
-le gouvernement abroge ses décisions
-la direction de la Fédération Tchadienne de Football confirme à la FIFA que ses locaux sont à nouveau sous son contrôle
Le prochain congrès du Bureau du Conseil de la FIFA doit se tenir en ligne le 21 mai prochain. Mais d’ici là, la Fifa a rappelé aux affiliés, « de n’entrer dans aucun contact sportif avec la FTF et/ou ses équipes pendant la suspension de la FTF. »