Prévue en 2020 au Cameroun, la Can de handball a été finalement décalée en juin 2021. Un report qui arrange l’équipe nationale du Sénégal. C’est du moins l’avis de Seydou Diouf, président de la Fédération sénégalaise de handball (FSHB). Dans cet entretien qu’il nous accordé, celui qui est en même temps député à l’Assemblée nationale revient sur les perturbations entraînées par la crise sanitaire, du budget alloué par l’Etat aux différentes fédérations, mais aussi de la nécessité de développer la discipline dans les écoles.
Président, aviez-vous du temps pour s’occuper du handball, avec votre tâche à l’Assemblée nationale ?
J’ai du temps pour le handball et je n’en ai pas. J’essaye de m’arranger avec mon équipe et sur mon agenda pour que des moments cruciaux pour que je sois entièrement disponible pour cette discipline. Pour le reste, je pense que la fédération fonctionne régulièrement. Je suis à la tête d’une équipe totalement engagée à mes côtés. Avec le développement des technologies, même si on ne fait pas des réunions physiques, on a toujours des instances de coordinations via les groupes WhatsApp du bureau exécutif. J’avoue que je ne suis pas toujours présent aux réunions du mardi. Mais le bureau exécutif fonctionne avec un vice-président totalement disponible de même que l’ensemble du bureau. Ma personne, ne peut pas bloquer dans cette instance fédérale. Mais j’essaye de m’organiser du mieux que je peux pour être présent dans les réunions. C’est vrai, j’ai des responsabilités parlementaires également, j’ai aussi des obligations politiques dans ma base. Mais j’ai pris la responsabilité de m’occuper du handball, j’y accorde le temps nécessaire pour que les activités se déroulent et nos différents sélections puissent toujours être dans les meilleurs conditions de performances. J’estime que le rôle du président c’est bien cela et j’essaye de m’organiser en conséquence.
Le Cameroun devait organiser la prochaine coupe d’Afrique de Handball en 2021. Mais avec le Covid-19, est-ce que cette compétition est toujours maintenue ?
Nous avons reçu la semaine dernière un courrier de la confédération africaine suite au réaménagement du calendrier des compétitions internationales par la fédération internationale. La Can est maintenue. Et c’est toujours le Cameroun qui va l’abriter. Cette compétition était censée de se tenir au mois de décembre 2020, mais elle a été décalée du 10 au 21 juin 2021. Je dois dire que cette date nous arrange parfaitement parce que, la confédération a tenue compte également de l’avis du Sénégal qui était engagé sur le TQO de mars 2021 qui doit se jouer en Espagne ou le Sénégal est impliqué. Nous avons aussi les contraintes du ramadan pour nos athlètes. J’avoue que nos filles même si, elles sont tous des expatriées sont de très bonne croyantes. La plupart sont des musulmanes pratiquantes et elles sont attachées à leur religion. Et comme le ramadan c’est sur le mois de mai en général, et ça va enjamber sur le jeûne, nous avons pu obtenir que cette compétition puisse se tenir du 10 au 21 juin. L’autre avantage, c’est que cette période va coïncider avec la fermeture du championnat de handball en France. Cela va nous permettre d’enchaîner avec nos filles la préparation en vue de cette compétition majeure de la Can 2021.
Quel commentaire faites-vous au budget alloué au sport ?
C’est vrai que le Président Macky Sall, lors ce que nous l’avons rencontré au grand théâtre avait pris l’engagement de porter le budget du sport à un pourcent du budget national. Personnellement, cela pourrait vous suspendre, je suis beaucoup plus orienté vers l’application et la finalisation des textes portants du code du sport avec notamment, la mise en place du fond national de développement du sport. Je pense que ce chantier est plus important. En réalité, même si dans la loi de finance initiale, nous votons au mois de décembre, après un long marathon budgétaire de deux mois. Même si dans cette loi de finance initiale, le montant du sport alloué au sport est un affichage. Il ne faut jamais oublier que si on prend seulement le football, pratiquement toutes les campagnes de cette discipline sont hors du budget initial du ministère du Sport. Donc si on dit que le ministère du sport a un budget de 15 milliards, dans la pratique à la fin de l’exercice budgétaire, ce montant est dépassé de très loin. Toutes les campagnes des disciplines sportives qui nécessitent beaucoup plus de ressources sont prises directement par le ministère des finances avec des allocations nouvelles au ministère des Sports. Donc, ce budget est très souvent dépassé. Si on pouvait se mobiliser, honnêtement, je suis sur le fond de développement du sport avec une claire identification des postes budgétaires qu’on devrait allouer à ce fond pour le développement du sport complété par des apports, je ne sais si ce sont des collectivités territorial mais en tout cas du sponsoring, avec des mécanisme incitatifs dans le code général des impôts. Je pense qu’on serait dans un système de financement avec un panier ou il y aurait plusieurs apports. A partir de là, on aurait pu dire oui, il nous faut un pourcent du budget national. Mais aujourd’hui, si on dit cela, on a le même problème sur la santé, OMS a prédit que 15 pourcent du budget national pour la santé. Ce n’était pas le cas où on disait qu’on n’avait que 40 pourcent sur l’éducation. Mais le problème est ce que c’est le pourcentage ou l’effectivité de la mise en place des ressources et l’atteinte des objectif que nous avons fixés. J’estime que c’est sur ce plan qu’on devrait se mobiliser. Je ne suis pas contre. Je suis pour qu’on ait le un pour cent, même au-delà de ça. Mais moi, je préfère que les crédits augmentent chaque année. Au lieu de nous dire que vous allez être figé sur un pourcent de quelques choses. C’est une lecture que j’ai. Le fond national du développement du sport avait fait l’objet d’une réflexion. Je pense que c’est ça qu’il faut remettre sur le taquet et qu’on essaye de voir comment réfléchir au financement du sport de manière globale.
Comment voyez-vous le handball dans les régions et dans les milieux scolaires?
Nous sommes la face à quelque chose qui devrait être l’avenir de la discipline. Je voudrais rendre hommage aux acteurs qui sont dans les régions. Les conditions sont excréments difficiles. Mais le handball est une discipline qui est décentralisé. Et du point de vue même de la performance des clubs, il y a quelques années, c’est Sokone qui avait joué la finale de la coupe du Sénégal. On n’attend pas Sokone dans une autre discipline sportive. L’année dernière c’était Tivaouane. Cette année c’est UGB. C’est pour dire que dans les régions, un travail extraordinaire est en train de se faire. Dans un contexte de dénouement, très souvent, ces clubs ne sont pas accompagnés comme il devrait l’être par les collectivités locales. C’est des personnes qui se battent pour accompagner ces jeunes. C’est pourquoi, je tiens dans tout ce que je fais à écouter les régions dans les finalités de notre discipline. Si on veut faire un chantier de développement d’entrainement garçons et filles, la suite logique c’est d’accompagner les ligues à avoir les ressources pour pouvoir développer les compétitions chez les jeunes. Et c’est au ligue de faire la promotion du sport scolaire et sur la petite catégorie. L’une de nos limites principales, est que nos ligues n’avaient pas de ressource. Mais mon chantier avec les économies que nous avons réalisés dès que la saison va démarrer, nous allons faire un focus avec un appui important pour les différentes ligues, pour que les compétitions de jeunes puissent se tenir. Aujourd’hui, nous devons capter le vivrier scolaire pour alimenter les centres nationale. Il y a un travail qui est en train de se faire par les encadreurs et ils méritent d’être soutenus. Mais il ne faut que les gens comprennent que ce n’est pas du rôle de la fédération de s’occuper du travail qui doit être fait dans les clubs ou dans une ligue.