Scène pas anodine dans une conférence de presse au Cameroun, le sélectionneur de l’équipe adverse qui se fait ovationné par les hommes de média. Déçu par la tournure des évènements, Patrice Beaumelle a choisit ce moment pour vider son sac. Pas contre l’adversaire camerounais, non plus contre ses joueurs, mais contre la FIFA. A l’aune du quota agrémenté à chaque continent en phase finale de Coupe du monde, l’Afrique est une fois de plus le dindon de la farce, selon le ressenti du technicien français.

Le discours du sélectionneur ivoirien empreint de lucidité et de franc-parler malgré la déception de ne pas se hisser au dernier tour des éliminatoires du mondial 2022, a conquis les journalistes de la presse camerounaise et internationale présents en salle de confe’. Faisant preuve de fair-play, Patrice Beaumelle a félicité l’équipe Camerounaise pour sa qualification et a reconnu qu’elle était mérité. Puis il a poussé un coup de gueule à l’endroit de la FIFA. Sous les acquiescements de l’assistance, le Français estime que l’Afrique est lésée au vu du maigre quotas de place qu’elle bénéficie pour la phase finale de la Coupe du Monde.

« ça fait depuis 2008 que je suis en Afrique, j’ai connu pas mal d’éliminatoires de Coupe du monde, et mon coup de gueule c’est pour la FIFA, parce qu’on voit souvent ses dirigeants quand ils ont besoin de voix (pour se faire élire) venir visiter nos pays africains. Et quand vous voyez qu’on a 54 fédérations et qu’on a seulement 5 pays parmi qui vont à la Coupe du monde: c’est un désastre pour moi. On tue le football africain », a commencé le technicien français, avant d’être coupé dans son élan par les acclamations de l’assistance. Puis de rebondir : » parce qu’on va laisser des champions à la maison qui font les bonheur du football mondial. Ca me fait mal et j’espère qu’un jour on pourra changer ça. On tue le football africain parce qu’il y’a 32 équipes avec 8 poules et c’est pas normale qu’il n’y ait pas au moins un pays africain. Ce soir le Cameroun est en play-off mais n’y est pas encore (au mondial). C’est un véritable marathon. Pour aller à la Coupe du monde on arrive rincé parce que ces éliminatoires nous usent. C’est honteux », a terminé le patron des Eléphants, en assurant qu’il aurait tenu le même discours si la qualif’ avait choisit son camps.

Difficile de ne pas s’aligner sur la position de l’ancien adjoint à Hervé Renard, mais il faut dire que la situation tend à s’améliorer puisqu’à partir de 2026, à la faveur des récentes reformes  inhérentes à la Coupes du monde dont le format a été élargie a 48 équipes participantes à la phase finale, notre continent bénéficiera de 9 places (au lieu de 5) au premier tour.

Hamiss Mba Amadou