Organisée tous les quatre ans la Coupe du Monde de football est l’un des rendez-vous sportifs les plus attendus de notre planète. Peu d’évènements au monde polarisent autant les attentions et déchainent tant de passions. Et les avantages qui gravitent autour de cette quadriennale sont tout simplement énormes.
08 Juin 1990 dans la bouillonnante atmosphère du stade San Siro (Milan) parsemé de monde aux couleurs blanc et azur, un « petit » pays de football s’apprête à lancer le mondial italien face à la géante Albicéleste d’Argentine qui a dans ses rangs l’immense Diégo Maradona. Promis à se prendre une baston devant l’armada du vice-champion du monde en titre, le Cameroun de Paul Biya va résister aux argentins, rivaliser, gagner en confiance et créer la stupeur dans le stade milanais. Grâce à ce but inattendu planté par François Omam Biyik (1-0, 67′), les Lions Indomptables vont réaliser l’un des plus gros exploits de l’histoire du tournoi. Ce succès insolant soubassement du parcours historique du double champion d’Afrique quart de finaliste à cette coupe du Monde va projeter le Cameroun sur le feu des projecteurs sur l’échiquier mondial. Nombreux avant cette glorieuse épopée n’arrivaient pas à situer ce pays d’Afrique centrale sur la carte du monde, mais depuis le pays de Roger Milla a gagné en notoriété. En effet la Coupe du Monde offre cette vitrine particulière à ces pays qui y participent et brillent. En termes de popularité de compétitions sportives, c’est le Nec plus ultra. Surfant sur une audience de plus d’un milliard de téléspectateurs en moyenne, chaque édition de cette grande fête du football mondial offre des opportunités exceptionnelles.
Rêve ultime de chaque footballeur
Une énorme bouffée d’air frais pour nos fédérations africaines (et leur sélection nationale qualifiée au Mondial 2022) qui vont bénéficier d’une dotation de sept milliards huit cent millions de Francs CFA (7.800.000.000 FCFA) offerte par la FIFA, organisatrice de l’épreuve. C’est surtout le rêve ultime de chaque footballeur d’y participer. Plusieurs stars africaines en ont justement profité pour se révéler aux yeux du monde entier. Roger Milla, Njanka-Beyaka, Rigobert Song, Gyan Asamoah, Kévin Prince Boateng, Rashidi Yekini, ou encore Pape Bouba Diop, pour ne citer que ceux-là, les exemples de joueurs africains qui ont (re)lancé leur carrière et signer de nouveaux contrats sont légions. Ils ont aidé leur pays à réaliser des performances héroïques dans l’épreuve. A trois reprises l’Afrique a réussi à hisser trois de ses ambassadeurs en quart de finale. Le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) ont placé la barre haute pour les représentants africains à la Coupe du Monde. Pour le plus grand bonheur des africains et observateurs passionnés par notre football.
Impactant
La Coupe du Monde a manifestement ce pouvoir de fédérer les hommes autour d’elle quelles que soient les différences (classe sociale, origines, croyance religieuse) ou les rivalités. Au Cameroun il se dit que le seul moment où belligérants ou bandits observent une trêve c’est lorsque le pays dispute un match de Coupe du Monde. En Côte d’Ivoire Didier Drogba et ses coéquipiers de la sélection ivoirienne ont su surfer sur la qualification inédite de leur pays à cette compétition (Allemagne 2006), pour apaiser le climat social, alors miné par des troubles sociaux-politiques.
Sur le plan économique, la vente de produits dérivés dans les marchés et grandes surfaces, la boisson qui coule à flot dans les débits de boissons, le boom des abonnements TV, etc. constituent un substrat non négligeable contribuant au développement du tissu économique d’un pays en période de Coupe du Monde. Du bas jusqu’au sommet de la pyramide, à la veille comme pendant ou au crépuscule de chaque mondial, il y’a suffisamment de la place pour que tout le monde puisse tirer profit à son niveau de cet évènement.
Hamiss Mba Amadou