Intitulé, « Les ouvriers du Devoir, la CAN de football et ses entraîneurs 2000 – 2023 », l’ouvrage appartenant à Guy Bertin Nsigue met en exergue les performances et contre-performances des sélectionneurs ayant fait la pluie et le beau temps des différentes sélections nationales en treize ans de participations à la prestigieuse fête footballistique du continent.
Edité par Nnâ Maria, l’opus contient 164 pages et est fragmenté en 16 chapitres. L’écrivain fait voyager les lecteurs de la 22ième à la 34ième édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Au total treize éditions de la CAN ont été disputées entre les années 2000 à 2023. Ces différentes sélections ont été pilotées par 143 sélectionneurs dont 75 étrangers et 68 africains.
Chez les étrangers, ils sont repartis comme suit 29 Français, 6 Belges, 7 originaires de l’ex-Yougoslavie (Serbie, Croatie et Monténégro), 12 portugais, 2 Espagnols, 7 Allemands, 2 Italiens, 1 Israélien, 1 Roumain, 3 Hollandais, 1 Danois, 1 Anglais et 1 Franco-polonais. Seuls trois africains ont été sollicités pour conduire les destinées des nations africaines. C’est le cas des Nigérians Emmanuel Amuniké sélectionneur de la Tanzanie et son compatriote Stephen keshi aux commandes du Mali et du Togo, et le Béninois Cecil Jones Attuquayefio présent sur le banc Ghanéen.
Chacun entraîneur expatrié s’est au moins assis sur la banc de quatre équipes nationales. Les techniciens français ont été les plus sollicités en l’occurrence Michel Dussuyer pour avoir entraîné le Sénégal, le Bénin, la Guinée et la Côte d’Ivoire. Claude Le Roy avec la RDC, le Ghana, le Congo et le Togo. Alain Giresse a aussi emboîté le pas à ses compatriotes en tenant le Gabon, le Mali, le Sénégal et la Tunisie. Hervé Renard boucle la boucle avec la Zambie, la Côte d’Ivoire et le Maroc. Le Bosnie Vahid Halilhodzic avec trois nations (Côte d’Ivoire, Algérie et Maroc) et l’Allemand Gernot Rohr (Gabon, Niger et Nigéria) font la différence.
Performance et contre-performances
« Les distinctions honorables sont celles obtenues par : Pierre Lechantre (2000 avec le Cameroun), Wilfried Schäfer (2002 avec le Cameroun), Roger Lemerre (2004 avec la Tunisie), Hervé Renard (2012 avec la Zambie, puis 2015 avec la Côte d’Ivoire), Hugo Broos (2017 avec le Cameroun) soit 6 victoires/13 éditions de Coupes d’Afrique des Nations, d’un ratio de victoires qui s’élève à 46,15%, par rapport à l’ensemble des trophées remportés. » indique l’écrivain, tout en expliquant que « les entraîneurs français se taillent une part importante : 4 trophées remportés / 6 obtenus par les techniciens européens, lors des compétitions 2000 – 2023, soit un ratio particulier évalué à 66,66% »
Côté techniciens africains, « au plus fort d’une évaluation effectuée, 5/13 trophées obtenus lors des éditions de la CAN (2000 – 2023) sont l’œuvre des entraîneurs africains. Le ratio indique qu’il s’agit de 38,46%, par rapport au nombre de trophées remportés. Les élus de la gloire dans ce sens : Hassan Shehata (2006, 2008 et 2010), se distingue au compte du onze national égyptien. Stephan Keshi (2013) remporte la palme d’or avec l’équipe nationale du Nigéria. Aliou Cissé (2021) triomphe allégrement, du succès avec la sélection nationale du Sénégal » relève-t-il. Au bas de l’échelle, les différents entraîneurs suscités se côtoient.
Entre 6 et 5 trophées remportés par chacun des techniciens au bout de 13 éditions, l’écart n’est pas certes énorme. Ce qui prouve à suffisance qu’entre les sélectionneurs issus de plusieurs continents, il y a une rivalité. Mais la question de la nationalisation des bancs de touche est loin d’être imaginée par le journaliste sportif. « Le sens à accorder au mérite, plafonne sans aucun doute, dans la recherche de solutions saines et durables ». Après cet ouvrage, Guy Bertin Nsigue enregistre sept livres à son actif.
Ayouba Nsangou