La 13è Assemblée Générale Extraordinaire de la Confédération Africaine de Football s’est déroulée le 26 novembre dans un hôtel huppé de la capitale égyptienne. Le passage de la CAN de la traditionnelle périodicité de 2 ans à une cadence quadriennale dans un avenir relativement proche ou encore le projet de création d’une Superleague panafricaines de Clubs…,  les résolutions adoptées par les 52 dirigeants des associations membres de la CAF à l’occasion de ces assises ne font pas franchement saliver.

Pour la plus grande satisfaction de Patrice Motsepe et de Gianni Infantino, les projets portant sur une Superleague panafricaine et le repositionnement de la Coupe du Monde à tous les deux ans chers au boss de la FIFA, sont passés comme une lettre à la poste à l’occasion de l’AGE de la CAF de vendredi dernier. Le Sud-Africain et l’Italo-Suisse ont réussi à convaincre les 52 associations africaines membres de la CAF et de la FIFA à adopter ces résolutions censées contribuer au développement du football africain, ainsi sont-elles présentées. Mais en réalité que valent-elles vraiment dans le contexte africain?

La CAN sacrifiée?

De manière globale, une impression se dégage parmi les nombreux commentaires à chaud et analyses froides fusant via les média et les réseaux sociaux  en débrief à ces résolutions: celle selon laquelle la CAF va trop vite en besogne et se fait écraser par la FIFA. D’aucuns déclarent que la CAF est un terreau pour la FIFA de Gianni Infantino, dont l’influence dans l’élection de Patrice Motsepe à la présidence de la CAF est un secret de polichinelle. Il y’a quelques mois, l’exécutif actuel de la FIFA s’est vu opposer vigoureusement un NON catégorique devant sa réforme sur la périodicité du mondial, par des confédérations souhaitant avant tout faire primer leurs intérêts et donc voyant en cette idée un potentiel danger pour leurs bijoux qui sont en l’occurrence : Euros, Ligue des Champions et Europa League européenne pour l’UEFA, Copa America et  Copa Libertadores pour la Commebol. En Afrique en revanche on se plie à cette lubie d’Infantino qui préconise l’idée de faire jouer la Coupe d’Afrique des Nations tous les quatre ans, une compétition très chère aux yeux des Africains.

Infantino lorgne les 52 voix de l’Afrique pour faire passer ses projet

En « draguant » les fédérations africaines, l’ex-secrétaire générale de l’UEFA a mis en avant la perspective de multiplier par quatre voire même par six les revenus générés par le fait que la CAN se tienne une fois tous les quatre ans.

Hérésie

Une hérésie selon son ami, Samuel Eto’o. « Comment va-t-on financer notre football? Où va-t-on trouver l’argent avec une CAN tous les quatre ans? », a-t-il demandé à comprendre lors d’une émission sur Radio France Internationale. Candidat à la présidence de la Fédération Camerounaise de Football, l’ancien Lion Indomptable soutien qu’il « faut une politique sur le continent pour développer les championnats. » La plupart des championnats nationaux du continent surfant dans de l’amateurisme, la Ligue des Champions et la Coupe de la Confédération CAF qui ne déchainent pas les passions au-delà de nos frontières.

Samuel Eto’o est réfractaire à l’idée d’une CAN tous les 4 ans

Des grandes nations de football qui manquent cruellement d’installations sportives de qualité, des équipes qui effectuent des voyages internationaux de fois par voie terrestre, les problèmes de logistique (installation de la VAR, éclairage des stades, etc)…, c’est dans ce contexte que les dirigeants de la CAF souhaitent instaurer une Super ligue panafricaine. Inspiré du modèle européen de la controversée Super League, tuée dans l’œuf, et rejetée notamment par l’UEFA. Ce qui a été un fiasco retentissant en Europe peut-il avoir une destinée plus reluisante dans notre continent aux infrastructures moyenâgeuses?

Hamiss Mba Amadou