Du monde entier, seuls les footballeurs algériens adoptent « l’apologie au terrorisme » dans le conflit entre Hammas et Israël. Karim Benzima, Youcef Fatal, et j’en passe, suivent les traces de leur compatriote Hafid Derradji qui n’a pas hésité à ouvrir le feu sur tout ce qui bouge pour, soit-disant, prouver son engagement avec Hammas dans sa guerre contre Israël. Il est même allé jusqu’à accuser, sournoisement, d’autres internationaux de « trahison ». Pour lui, l’international egyptien Mohamed Salah aurait manqué son devoir de « bon musulman ». Derradji lui ôté son propre droit d’expression. « Il aurait dû ne pas se prononcer », persiste et signe le célèbre commentateur de la chaîne quatarie BeIN sports en arabe. Sauf que Derradji n’a pas respecté à la lettre les directives officielles de son régime. Il continue, chaque soir, de faire la fête à des millions de spectateurs en commentant les grands matchs mondiaux. N’était-il pas mieux pour lui d’observer une grève par solidarité avec Hammas ou la Palestine si on croit ses propos? Il aurait pu masquer sa position avec un congé prolongé s’il refuse de mettre son salaire en jeu, lui qui n’aime que l’argent.


Son compatriote Youssef Atal vient d’écoper d’une lourde sanction de suspension jusqu’à nouvel ordre. Un double verdict de son club l’OGC Nice et la LFP est tombé cette semaine. Il reste toujours poursuivi par le parquet pour « apologie au terrorisme ». Aucune solidarité de la part d’Alger envers l’international.
Karim Benzima, son vétéran, n’échappe pas à la règle. A son tour, l’international « français de papiers » fait l’objet d’une poursuite judiciaire pour une similaire accusation. Encore une fois, silence radio auprès des officiels algériens qui ont remué terre et ciel pour camoufler l’incident « sexuel » de leur « prêcheur » médiatique.
Pire, la fédération algérienne de football qui se veut marquer le bon point de nationalisme et de patriotisme arabes, a suspendu toutes les manifestations et compétitions footballistiques du pays jusqu’à nouvel ordre.
Même si certains observateurs qualifient cette décision de fuite en avant de la Fédération submergée par des crises administratives et financières, les patrons du football en Algérie ont sorti le grand jeu pour manifester leur soutien sournois à Hammas. Tout passe sous le drapeau palestinien.
Paraît-il, le sport à Alger n’arrivent pas à se détacher de la politique.
Et pourtant, il ne s’agit que du jeu.
Ironie du sort depuis quelques jours et après avoir suspendu toutes les manifestations sportives en solidarité avec Hammas, « Alger avait décidé, le 15 octobre, d’accueillir, à la demande de la Fédération de Palestine de football, tous les matchs officiels ou non de la sélection des Lions de Canaan dans le cadre de la préparation de la sélection palestinienne de football aux éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et de la Coupe d’Asie des nations 2027. » Et ce n’es pas tout: « le gouvernement algerien devait prendre en charge tous les frais de la sélection palestinienne liés à ces événements ».
Un geste de solidarité rejeté radicalement par la Fifa et la Confédération asiatique de football (Asian Football Confederation, AFC).
Sincèrement, qui vivra, verra.

Par. Rida ADDAM.