Les championnats africains ne sont pas tous logés à la même enseigne. Les performances des clubs en compétitions continentales, le traitement salariale, la qualité du management, l’état des infrastructures, la qualité des joueurs, le spectacle sur le terrain, la ferveur populaire autour des matchs… voilà autant d’ingrédients qui donnent de la saveur à un championnat. La rédaction d’Afrik’Sports Magazine fait le point sur les 10 meilleurs championnats de l’heure en Afrique. Décompte.

10- Tanzanie

Au coup d’envoi de chaque nouvelle saison, trois clubs sont présentés comme favoris dans la course au titre: Young Africans, Simba SC, Azam FC sont les principaux clubs de la Tanzania Super League. La ligue draine des foules dans ses enceintes à l’occasion des grands chocs. Et pas que les foules, même les joueurs de pays de la sous-région (il y’a aussi des Camerounais, Nigérians, etc.) y déposent leurs valises. Le champion en titre Simba SC a enregistré au cours de deux dernières éditions de coupes d’Afrique des prestations intéressantes. Pas étonnant que l’ancien club de Mbwana Ali Samatta est pressenti pour représenter l’Afrique de l’Est à la Super League de la CAF.

9- Angola 

La Girabola est l’un des rares championnats africains capable d’attirer des joueurs sud-américains (dont l’inévitable brésilien Thiago Azulao, le Hondurien Bryan Velasquez, et plusieurs autres). Les grands clubs du pays à l’instar du Petro de Luanda et du Primero de Agosto ne lésinent pas sur les moyens pour satisfaire ce caprice. Le Campeonato angolais a hérité des infrastructures construites pour la CAN 2010. 16 clubs participent à la Girabola 2022-2023. Avant la coupure occasionnée par la participation des Palancas Negra au CHAN, le fauteuil de leader au bout de la phase aller (16è journée) était occupé par le Petro. Son dauphin le Primero accuse un retard d’une unité.

8- Zambie

Assurément l’un des meilleurs championnats de la zone Cosafa. Attention la Super Ligue zambienne n’a pas assis sa réputation sur sa propension à faire des folies sur le marché du transfert africain. Mais ce qui fait son charme, c’est son côté spectaculaire et populaire. Cette année, les géants du championnat Zesco United, Napsa Stars et Zanaco FC, sont en difficultés. Ce qui profite à l’émergence des jeunes loups à l’instar de de Power Dynamo FC notamment, solide locomotive de la ZSL. 

7- Nigéria

Devenu la Nigeria Premier Football  League depuis un mois jour pour jour, l’ex Nigeria Professional Football League se décline en deux poules A et B regroupant 10 formations chacunes avec des play-offs pour jouer la titre ou à l’inverse lutter contre la relégation. On y retrouve des étoiles montantes, ou des joueurs confirmés à l’image de l’ancien attaquant de Leicester City Ahmed Musa. Ce dernier est d’ailleurs le joueur le mieux payé du championnat avec des émoluments annuels bruts fixés à 6.5 milliards de nairas. La première division nigériane est classée 34è dans le classement mondial des ligues garantissant les meilleures grilles salariales, avec sa moyenne de £6,776.  

6- Soudan

Vieux de 58 ans, le championnat national de première division soudanaise est qualifié de semi-professionnel. Les deux clubs de la ville d’Omdurman, Al Hilal et Al Merreikh imposent une domination sans partage, étant à des années lumières plus titrés que les autres formations qui à l’aube de chaque saison sont voués à jouer les seconds rôles. Mais ce mano a mano ne déteint pas sur la qualité de cette ligue. Elle est à la fois une destination prisée de nombreux joueurs expatriés qui y viennent pour se faire une santé financière, et un tremplin pour ceux qui vont lorgner ensuite le Maghreb ou le Golf. Le Soudan a par ailleurs droit à l’un des meilleurs quotas de place en coupes africaines. Deux en Ligue des Champions et autant en Coupe des Confédérations. 

5- Afrique du Sud

La divertissante PSL (South Africa Premier Super League) est l’un des championnat les mieux nantis en termes d’infrastructures, mais aussi la qualité de management fait de ce championnat l’un des meilleurs du continent. Grâce à ses diffuseurs (la chaîne de la fédération, le groupe DSTV, disponible sur la demande, les chaînes des clubs) cette ligue aussi appelée DSTV PremierShip jouit d’une visibilité à large spectre. Et on ne s’ennuie pas en regardant des chocs du championnat sudafricain où évoluent des équipes et des joueurs spectaculaires. Principal argument pour appâter les joueurs étrangers, les salaires sont manifestement confortables. Il faut dire que la structuration de la ligue permet un écosystème favorable à l’épanouissement économique des gros clubs (subventions, sponsoring, billetterie, vente des joueurs…). L’actuel leader de la PSL se nomme Mamelodie Sundown, le vainqueur de la Ligue des Champions en 2016. Un exploit dont est passé tout près Kaizer Chiefs, le finaliste malheureux de 2021.

4-Algérie

La JS Kabylie, l’Entente Sétif, l’USM Alger ou encore le CR Belouizdad pour ceux qui ont suivi le CHAN 2022 de façon assidus, et particulièrement les matchs de l’équipe d’Algérie, ils ont dû remarquer que le sélectionneur des Fennecs, Madjid Bougherra a fait ses emplette dans ces clubs là pour bâtir cette équipe solide qui est passé à un chouia près du titre continental. La Ligue 1 algérienne renferme de nombreux talents, algériens comme étrangers. Il arrive que ces derniers cèdent aux sirènes algériennes en dépit des offres venant d’Europe. Le dernier cas en date du superbe coup réalisé par un club de Ligue 1 est le recrutement de l’un des joueurs les plus en vue du CHAN, le Malgache Koloina  qui a signé en marge du tournoi au Mouloudia Club d’Alger. Selon nos informations recueillies auprès de la Ligue de Football professionnel algérienne, les salaires des joueurs sont compris entre 3.268.950 et 9.806.850 FCFA. par mois.

3- Tunisie

A l’image des voisins du Maghreb, la Tunisie dispose d’un championnat, la Ligue Pro 1, bien structuré et qui attire beaucoup de joueurs étrangers. En jetant un coup d’œil sur les effectifs des tops clubs de l’élite tunisienne, on constate que celui de l’US Monastir est constitué à 34% des joueurs étrangers (14 sociétaires), le Club Sfaxien à 27% (12), l’ES Tunis 22% (8), l’ES Sahel 15% (6). Des joueurs de nationalité française, camerounaise, belge, ivoirienne, libyenne, algérienne, etc. L’exode des joueurs locaux vers des championnats étranger est à faible amplitude. Les mouvements s’opèrent en interne entre clubs du championnat. Les joueurs sont tentés par les contrats avantageux qui leur sont proposés, un championnat compétitif pouvant servir de vitrine ou de tremplin pour les joueurs autrement plus ambitieux. Il y’a aussi l’autre facteur selon lequel les clubs tunisiens performant sur la scène continentale. Placée sous les auspices de la Ligue Nationale de Football Professionnel, la Ligue Pro 1 tunisienne regroupe 16 équipes, engagées dans une forme de mini championnat de deux poules parallèles A et B dans le cadre de ce qui est appelé saison régulière. L’Espérance de Tunis est le tenant du titre. 

2- Maroc

Une véritable destination prisée en Afrique. On ne va pas risquer de se fourvoyer en affirmant que le championnat marocain de première division, connu sous le label Botola Pro D1 fait rêver de nombreux joueurs africains depuis leur adolescence, mais le fait est qu’il se dresse aujourd’hui comme l’un des meilleurs du continent. Il est devenu presque anodin qu’un club marocain coiffe au poteau un club européen ou du golf lorsqu’il s’agit du recrutement d’un talent africain. Médiatisé, riche, populaire, compétitif… la D1 marocaine est un exemple pour ses homologues du continent.

1- Egypte

Placé en tête de file des meilleures ligues de football en Afrique selon la CAF ou encore la Fédération Internationale de l’Histoire et la Statistique (IFFHS), la Premier League égyptienne n’usurpe pas cette place. Al Ahly, SC Pyramids, Zamalek sont les têtes de gondoles de ce championnat qui met aux prises les 18 meilleurs clubs professionnels de la saison. Les joueurs venant des quatre coins du continent se bousculent aux portes de la passionnante Egypt Premier League. Traditionnellement ce sont les joueurs égyptiens de la ligue domestique qui composent l’essentiel de l’effectif de l’équipe nationale, très peu des membres des Pharaons évoluent dans des championnats étrangers. Actuellement le championnat égyptien bénéficie d’une belle publicité grâce au parcours du Al Ahly (le club le plus titré du pays mais aussi du monde) en Coupe du Monde des Clubs 2023.  

Par ailleurs, il y’a lieu d’exhorter les dirigeants des fédérations et de clubs à phosphorer davantage dans le sens d’améliorer la qualité de leur championnat, conserver les meilleurs joueurs, du moins leur permettre de mûrir avant d’aller signer pro à l’étranger au lieu de partir pour signer des contrats de stagiaire.

Hamiss Mba Amadou