La vedette de l’équipe nationale zambienne, Barbra Banda a été privée de la CAN au Maroc car des tests ont révélé un taux anormalement élevé de testostérone dans son organisme. Ces examens instaurés par le CAF et dont la FIFA est à l’origine ont valu aux deux institutions des accusations de violation de droits de l’homme. Explications…

Demi-finaliste, la Zambie a réaliser un superbe parcours lors de la CAN 2022. Un exploit à souligner d’autant que l’équipe s’est retrouvée amputer de sa meilleure joueuse à deux jours seulement de son entrée en lice face au Cameroun le 3 juillet. Après avoir pris part à tout toute la phase de préparation de la compétition, Barbra Banda (22 ans) a finalement été écartée de la liste définitive des Coopers Queens sélectionnées pour la compétition. Officiellement, la Fédération Zambienne de Football (FAZ)  a évoqué des « raisons médicales » dans un communiqué pour justifier l’absence de la buteuse du Shanghai Shengli (D1 chinoise) . Dans les faits, des examens ont révélé un taux élevé de testostérone dans l’organisme de Banda. Alors face à la déferlante de critiques et la vague d’indignation occasionnées (« la joueuse n’a pas choisi de naitre ainsi », « un rêve brisé » « injustice! »), la fédération zambienne, la CAF et la FIFA ont été pointées du doigt pour la gestion « catastrophique » du cas de Barbara Banda.

Violation des droits de l’homme

L’entité sportive zambienne s’est défendue en rejetant la responsabilité sur la CAF. Laquelle à son tour a tenté de se dédouaner. Les tests médicaux effectués sous le contrôle de la CAF sur les joueuses avant la compétition relèvent des règlements de la FIFA en vigueur depuis 2011.  Des organisations de protection des droits de l’homme sont montées au créneau pour exprimer leur courroux. « De telles procédures de dépistage sexuel sont des violations flagrantes des droits humains parce qu’elles sont stigmatisantes, stéréotypées et discriminatoires. La FIFA, la plus haute autorité mondiale du football, a une politique qui encourage de tels tests, contrairement aux responsabilités de l’organisation en matière de droits de l’homme », a taclé Human Right Watch. Selon cette ONG, la procédure de vérification du genre est une frustrante et déshumanisante pour la joueuse. Pire quand l’opinion publique a connaissance des résultats, comme cela a été le cas avec la footballeuse zambienne. « Peu importe qui a effectué le test sexuel sur Banda, ses informations médicales ont maintenant été divulguées – une violation claire de son droit à la vie privée – », s’en est offusqué HRW.

Selon les dernières informations, en vue de sa participation à la prochaine Coupe du Monde en Australie/Nouvelle Zélande en 2023, la Zambie va bien récupérer sa joueuse qui avait multiplié les exploits lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

Hamiss Mba Amadou