Sory Diabaté a brisé le silence au cours d’un entretien accordé à NCI Sport le lundi 6 février.
Quel bilan dressez-vous de votre passage à la tête de la FIF ?
Nous sommes passés à une centaine de clubs à 450 clubs. Nous avons créé des infrastructures d’entraînement avec le terrain synthétique au Centre Technique. Mais également nous avons créé des infrastructures avec deux terrains synthétiques à Abobo et à Yopougon pour pouvoir jouer des compétitions du football amateur. Nous avons augmenté les subventions. En quelques années, nous avons pratiquement donné près de 7 milliards de FCFA au club. En 2012, nous avons signé déjà avec la première chaîne de télévision nationale. C’était la première fois qu’on a commencé à retransmettre en direct une saison complète championnat de Côte d’Ivoire. Cela ne s’était jamais fait en Côte d’Ivoire.
Les années de cette gestion ont été marquées par des crises à répétition. On en veut pour preuve, vous avez été mis à l’écart par la FIFA ?
Nous n’avons jamais été sanctionnés par la FIFA. Moi, je mets quiconque au défi de nous donner une décision de la FIFA qui sanctionne la gestion du football ivoirien. Nous avons connu deux périodes de suspension de financement. Pourquoi ? La première, on nous dit qu’il y’a un auditeur qui vient auditer vos comptes, les comptes FIFA. Cet auditeur arrive et il dit je veux auditer les comptes de votre gestion privée. On lui dit non ! Dans toutes les missions d’audit, il y’a une lettre de mission. Et la lettre de mission dit venez auditer les “Fonds Forward“. Nous on dit nous n’avons pas reçu les « Fonds Forward ». Si nous n’avons pas reçu les fonds, qu’est-ce que vous allez auditer ? Le deuxième problème, c’est celui qui est arrivé avec la mise en place du Comité de Normalisation. Nous avons engagé un processus électoral et nous avons pris la peine d’informer la FIFA en temps et en heure de tout le processus électoral. Mais le processus électoral, quand il est engagé, il n’est pas du fait du Comité Exécutif. C’est l’Assemblée Générale qui met en place une Commission Electorale. Cette Commission Electorale n’arrive pas au terme de sa procédure, donc de son processus électoral et donc il y’a un blocage. La FIFA est informée du rejet de candidature d’un candidat, écrit pour dire que je suis informé de tel ou tel sur des informations que j’ai, ce sont des rumeurs ou des coupures de presse. Le document qui est produit par la suite, nous demande de suspendre le processus électoral jusqu’à nouvel ordre, le temps de se renseigner sur ce qui se passe. Ce n’est pas nous qui organisons le processus électoral. Dès l’instant où l’Assemblée Générale a mis en place une Commission Electorale, le Comité Exécutif est totalement en dehors du processus Electoral. Je peux le dire honnêtement, l’équipe du président Sidy Diallo de mon point de vue a fait un bon travail.
Qu’est-ce-que vous a manqué à cette élection ?
Moi je pense avoir donné tout. J’avais un projet, j’ai eu un programme, nous l’avons présenté mais nous n’avons pas gagné. Mais c’est le choix des hommes. Il y’a 76 clubs qui étaient aux élections. Et sur les 76 clubs, moi j’en ai eu 40. Mais nous n’avons pas gagné. Mais quand on finit le décompte au niveau des voix, nous sommes à 60-60 alors que moi je n’ai que 3 clubs de première division qui ont chacun 3 voix. Après, il y’a ce qu’on appelle les Groupements d’Intérêts, il y’en a 5. J’ai eu 1 seul sur 5 et je perds les élections. Je ne pense pas que nous avions été véritablement rejetés.
Le 5 octobre 2022, nous avons assisté à la création de l’ACFCI dirigée par Issouf Bamba, président de l’Espoir de Koumassi, qui était un club proche de vous lors de ces élections. Il se dit que c’est vous, qui avez suscité la mise en place de ce mouvement en vue de la prochaine élection. Est-ce vrai tout ce qui se dit ?
Attends-vous pensez que moi je peux penser aujourd’hui ce que je vais faire en 2026 ou en 2024. Est-ce que je sais si demain je vais me réveiller ? Est-ce que nous savons ce qui nous attend tous ? Non. Il faut éviter de lier la vie de tout le monde aux élections. Les élections, c’est fini, on peut servir dans le football sans être à la fédération.
Que pensez-vous de la gestion du football ivoirien sous Idriss Diallo ?
Je ne pense pas que cela soit sain que je me prononce sur le football ivoirien, sur la gestion du président. Je ne pense pas que cela soit sain. Je souhaite seulement que tout marche bien pour le frère Idriss Diallo qui est à la tête de la fédération.
La Côte d’Ivoire accueille dans moins d’un an la CAN. Vous aviez été un grand artisan pour l’attribution de cette compétition à la Côte d’Ivoire. On était en septembre 2014 à Addis-Abeba. Quel est votre sentiment ?
Je pense que c’est une grande fierté pour le Comité Exécutif et pour son président et toutes les personnes qui ont travaillé au sein de ce comité
Malheureusement vous aviez été écarté du COCAN ?
Je ne sais pas s’il faut dire que nous avons été écartés. Je ne sais pas. Parce que j’ai donné ma démission. J’ai été nommé le 13 octobre 2017, j’ai donné ma démission le 13 octobre 2021. Dans la vie, il n’y a pas de hasard. Pourquoi ces deux dates ont coïncidé, 4 ans jour pour jour.
Source : NCI Sport