Eliminée de la Coupe du Monde féminine Australie et Nouvelle-Zélande 2023 à l’issue de tirs-au-but contre l’Angleterre en huitièmes de finale à Brisbane, la sélection la plus titrée de l’Afrique et avec neuf participations au mondial féminin quitte la compétition sous un nerf tendu dû au non-respect des engagements de la Fédération Nigériane de Football. Le syndicat des joueurs Fifpro est à pied œuvre pour aider les Supers Falcons.
« Pendant la Coupe du monde, les joueurs ont exprimé le désir de rester concentrées sur leurs performances sans faire de déclarations publiques ni faire face à d’autres distractions » a fait savoir le communiqué publié hier mardi par la Fifpro avant de poursuivre, « Cependant, les Super Falcons estiment qu’il est maintenant temps pour la Fédération nigériane de football (NFF) d’honorer ses engagements et de payer les sommes dues ».
Cette situation malheureuse a pris son nid avant, pendant et après le tournoi planétaire, la Fifpro estime que cette affaire est « extrêmement frustrante », en ajoutant qu’il était « regrettable que les joueuses aient besoin de défier leur propre fédération à un moment aussi important de leur carrière ». Dans cet effectif, certaines joueuses depuis deux ans n’ont jamais été payées. Cerise sur le gâteau, le coach américain Randy Waldrum est à sept mois sans salaire.
Depuis 2004, l’instance faîtière locale ne parvient pas à solder ses dettes en l’occurrence les primes, indemnités et dépenses impayées de l’équipe nigériane féminine. En 2019 au mondial en France, elles ont organisé un sit-in de protestation après une défaite au deuxième tour contre l’Allemagne. Au Maroc lors de la dernière CAN féminine avant le match de la troisième, les joueuses avaient boycotté aux entraînements. Malgré le calme qu’avait apporté le conseiller spécial du ministre des sports de l’époque, la situation un mois après n’avait pas eu de suites favorables.
La nouvelle donne mise sur pied par la FIFA pour la première fois lors d’une Coupe du monde féminine de payer les joueuses est très salutaire. Ainsi, les dames nigérianes recevront chacune 60 000 dollars pour avoir atteint le second tour, outre une indemnité journalière de 100 dollars. Cette stratégie de l’instance faîtière mondiale n’a pas plu à certaines joueuses et fédérations nationales.
Pour l’heure, la Fifpro ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle affirme continuer de travailler pour s’assurer que les « droits contractuels soient honorés et les impayés réglés ».
Ayouba Nsangou