33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations qui va se disputer du 6 janvier au 9 février au Cameroun, le pays de Roger Milla doit s’aligner au protocole sanitaire dénommé Plan Vigil Pirate Sanitaire (PVPS). Interviewé par votre site africain des sports, le Docteur Bissou Mahop, Chef de centre de médecine de sport à l’INJS et Coordonnateur d’enseignement de la filière médecine de sport à la faculté de médecine de l’Université de Yaoundé 1 explique comment mettre en place un plan de couverture sanitaire d’une compétition sportive officielle internationale.
Qu’est-ce que ce plan ?
Dr Bissou : Le Cameroun ne peut pas se mettre comme un pays à part dans le cadre de la préparation de la couverture sanitaire de la CAN. Il y’a un protocole pour préparer la coupe d’Afrique des Nations qui s’appelle le Plan Vigil Pirate Sanitaire. C’est un protocole qui a été mis sur pied pendant les Jeux de Maputo, la CAN 2008 au Ghana, les Jeux Africains au Congo et c’est un plan qui va être mis sur pied en France lors des Jeux Olympiques 2024. Donc le Cameroun doit s’arrimer à ce plan. Il s’agit d’un dispositif organisationnel qui assure une couverture sanitaire intégrée, facilitant la prise en charge des éventuels traumatisés et le suivi du patient à travers un circuit dynamique bien défini.
Quels sont les différents acteurs impliqués ?
Dr Bissou : Parmi les acteurs vous avez les services de la direction de la santé opérationnelle, les services de la Croix rouge, les services de Sapeurs-pompiers, puis vous avez les équipes des urgentistes. Ces quatre acteurs doivent s’associer pour diligenter le Plan Vigil Pirate Sanitaire. Il se déroule sur trois niveaux,
Le premier niveau c’est la coordination centrale qui pourrait se trouver dans le cadre d’espèce du Cameroun au Centre d’Urgence du CURY, où une commission composée des experts (Cardiologues, Chirurgiens, Radiologues, Gynécologues, Anesthésistes) s’asseyent et font la coordination.
Au deuxième niveau, c’est sur les infirmeries des aires de jeu, où vous devez impérativement intégrer les équipes multidisciplinaires composées des Urgentistes, Traumatologues, Médecins généralistes.
Troisième niveau concerne les équipes qui sont qualifiées. Vous deviez mettre à leur disposition un personnel médical qui va servir de relais et de facilitateur avec les médecins de différentes nations qualifiées. Donc cette organisation qui est décrite dans le livre que j’ai mis sur pied, explique bien que lors d’une compétition d’envergure et de souveraineté, vous devriez savoir qu’il y’a trois types de spécialités qui sont sollicitées.
Sur l’aire de jeu, il se pratique de la médecine du sport c’est-à-dire la pose d’un geste, la stabilisation d’une lésion, le conditionnement d’une lésion traumatique, le levée d’urgence, ce sont les gestes de médecine de sport.
Maintenant sur les tribunes et jusqu’à la tribune présidentielle, c’est la direction de la santé opérationnelle où se pratique la médecine opérationnelle, c’est-à-dire que sur les tribunes, on regarde s’il y’a un sujet ne fait pas un AVC, si un sujet n’est pas en hypoglycémie, si un sujet après avoir vu un but marqué il a sauté et quand il tombe, il s’assoit et ne bouge plus.
Nous sortons des tribunes, pour les esplanades des aires de jeu où se pratique la médecine de la santé des urgences. C’est-à-dire que vous pouvez avoir des spectateurs qui sont alignés puis brusquement il se bouscule ou il y’a carambolages de la population et un spectateur monte sur l’autre et ainsi de suite.
Est-il une condition siné qua non ?
Dr Bissou : Lorsque qu’une compétition se déroule, vous avez simultanément ces trois types de médecine qui se pratique. Donc de façon cogérée, vous devriez avoir ces trois types de spécialités à chaque niveau, c’est ça le plan Vigila Pirate Sanitaire que le Cameroun doit s’arrimer à appliquer.
La couverture sanitaire de compétition de souveraineté doit être prise avec beaucoup plus de sérieux. Mettre chacun à sa place en fonction de sa spécialité, de sa compétence est une stricte coordination de tous ces accidentés. J’ose bien croire que le Cameroun prendra des dispositions pour appliquer ce plan sanitaire.
Merci Docteur
Dr Bissou, C’est à moi de vous remercier.
Ayouba Nsangou