Tout ça…pour ça ! Plongé dans une profonde crise depuis 2021, le football guinéen poursuit sa descente aux enfers. Deux ans après la mise place du Comité de Normalisation (CONOR) pour le retour à l’ordre, rien a encore changé. Cette équipe dirigée par Madame Sy Mariama Satina Diallo échoue dans sa mission de mettre en place un nouveau bureau exécutif de la Fédération Guinéenne de Football (Féguifoot). Pendant toute cette période, les acteurs ont passé leur temps à parler d’égo que de trouver une solution au football guinéen.
Le congrès de l’assemblée ordinaire initialement prévu le samedi 25 novembre dernier a été reporté deux fois. Le quorum n’étant pas atteint, ce congrès a été finalement renvoyé sine die par la commission électorale. C’est un fiasco historique, disait l’émissaire de la FIFA, Gelson Fernandes.
A qui la faute ?
Deux ans après l’installation du CONOR, c’est le retour à la case départ pour le football guinéen qui traine à se doter d’une institution légitime. Pendant que les autres pays se préparent pour la Coupe d’Afrique des nations prévue au mois de janvier prochain, en Guinée la crise continue. Le CONOR, a été incapable d’atteindre l’objectif principal. L’invalidation de la liste de Mathurin Bangoura à 48h de l’assemblée ordinaire élective a bouleversé le processus et divisé les acteurs. A cela s’ajoute aussi, l’invalidation de plusieurs ligues régionales.
A cet effet, les membres statutaires pro-Mathurin, communément appelés G47, ont boycotté le congrès. Malgré, l’intervention du Premier ministre et le ministre en charge des Sports, le clan de Mathurin est campé sur sa position. Ces membres statutaires qui sont une quarantaine ont préféré soutenir un homme au dépend de l’intérêt national. Leur absence dans la salle du congrès (samedi 25 novembre et dimanche 26 novembre) a obligé la commission électorale à annuler cette élection. Car le quorum n’étant pas atteint, il est impossible d’élire le nouveau bureau exécutif. Sur les 61 membres qui répondent aux normes, il n’y avait que 23 votants présents dans la salle.
Suite à l’échec de la mise en place du bureau exécutif, la Guinée commence à en subir les conséquences. Le championnat guinéen qui vient de démarrer (deux journées disputées) est déjà suspendu par la ligue. Le ballon ne tourne plus sur les stades du pays. Les joueurs, entraîneurs et arbitres se retrouvent au chômage technique. L’avenir du sport roi est sombre. Avec une telle situation, le Syli national pourrait être suspendu.
En séjour à Conakry, le Directeur Afrique de la FIFA, Gelson Fernandes, a annoncé que l’équipe nationale scolaire sera exclue de la prochaine coupe d’Afrique scolaire. Cette triste nouvelle vient avant même les décisions de l’instance du football mondial qui sont impatiemment attendues par les guinéens.
Si les acteurs du football ne s’entendent pas pour élire le nouveau bureau exécutif de la Féguifoot, le pays de AKB risque de lourdes sanctions, notamment le retrait de la Guinée à la CAN 2023.
Il est temps que les acteurs mettent leur égo de côté pour sauver le football guinéen mais surtout sauver l’avenir des joueurs et entraîneurs et arbitres qui sont directement impactés par cet état de fait.
Par Ibrahima Soya