L’homme d’affaire Idriss Diallo est devenu depuis samedi le 13è président de la Fédération Ivoirienne de Football, battant sur son passage son principal challenger Sory Diabaté, et un certain Didier Drogba, présenté comme le poulain de la FIFA et de la CAF. Que retenir du dénouement de ce marathon de processus électoral à la FIF?

Sorti triomphant de l’élection du président de la Fédération Ivoirienne de Football, l’ancien directeur marketing de cette maison, Yacine Idriss Diallo a, selon l’avis des suiveurs avertis de ce processus électoral depuis le début, réussi une sacré prouesse. Il avait sur son passage le dernier vice-président en fonction à la maison des verres de Treichville Sory Diabaté, mais aussi la personnalité la plus célèbre du pays Didier Drogba. Ce dernier a promis de revenir plus fort dans quelques années probablement à la fin du mandat de Diallo, mais sa défaite est aussi perçue comme celle de la FIFA et la Confédération Africaine de Football.

Comme au Cameroun…

Report de l’Assemblée générale élective, réduction du nombre de parrainage à 4 contre 8 auparavant, rencontre au sommet pour convaincre le chef de l’Etat de soutenir la superstar, les instances présidées par Gianni Infantino et Patrice Motsepe ont manœuvré en sous-marin pour la victoire de celui que la presse présente comme leur protégé en la personne de DD. Comme au Cameroun, DD souhaitait imiter son ami Eto’o. Mais comme au Cameroun, la FIFA et la CAF se caresseront les dents et échoueront à faire passer leur favori aux électeurs. La grande différence entre l’ancien attaquant de Chelsea et son confrère ancien du Barcelone, c’est que le second avait une maitrise bien approfondi des arcanes du football camerounais et en particulier la FECAFOOT dont il avait œuvré à faire élire l’ancien président.

Emancipation

Terreau par excellence des Comités de normalisation implantés par l’instance suprême du football mondial, l’Afrique a montré au gré de ces récentes élections médiatisées comme jamais, qu’elle se détache progressivement du joug de la maison de Zurich. Riche de ses 54 fédérations nationales de football, l’Afrique se veut un partenaire de la FIFA de la même façon que l’UEFA et la CONCACAF et non une colonie, comme le décrient certains observateurs. Les présidents de clubs qui sont des maillons incontournables de la chaine de développement du football africain, ont en fonction de leurs aspiration également se font de plus en plus entendre à ces élections.

Dans le sillage de Samuel Eto’o les footballeurs africains qui désirent s’impliquer dans la gestion du football dans leur pays, voire à l’échelle continentale ou mondiale devraient mieux se préparer notamment à travers l’imprégnation des réalités locales (ce qui a été reproché à Didier Drogba) et non se limiter juste à brandir de façon superficielle le slogan « le football au footballeur ».

Hamiss Mba Amadou