Continuer à donner sa fierté aux Ivoiriens à travers les prestations sur le parquet. C’est l’objectif recherché par Dejan Prokic, head-coach des Eléphants de Côte d’Ivoire, en ce qui concerne la 5è Fenêtre des éliminatoires de la Coupe du Monde qui déroulera en février en Angola. Le technicien slovène revient dans cette interview sur sa vision de l’ossature de la sélection ivoirienne qui se présentera à la Coupe du Monde 2023
Du statut d’intérimaire, vous êtes passé head-coach de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Comment s’est passée votre adaptation dans ce nouvel environnement ?
Mes impressions sur le fait d’être entraîneur de l’équipe nationale après l’intérim n’ont pas beaucoup changé. Au moment de la fenêtre FIBA d’août 2022, je prenais le poste d’entraîneur intérimaire dans une situation d’urgence. En peu de temps, j’ai dû quitter mon équipe en Slovénie et à trouver en deux jours un remplaçant avant de rejoindre la sélection nationale en Tunisie pour apporter mon savoir-faire. J’ai utilisé beaucoup de patience et d’expérience pour surmonter les différences que j’ai rencontré entre le basket que je connaissais jusqu’alors et le basket africain. C’était un soulagement, après la fenêtre d’août, de savoir que nous avions fait du bon travail avec l’équipe et que nous nous étions qualifiés pour la Coupe du monde 2023. Par la suite, j’ai essayé de mieux connaître la situation en Côte d’Ivoire, en passant 10 jours du 20 au 30 décembre à Abidjan. L’objectif était d’échanger nos expériences avec les techniciens ivoiriens, et surtout de toucher la réalité des joueurs avec un stage réservé aux joueurs du championnat de Côte d’Ivoire. Et sincèrement je pense que la Côte d’Ivoire a du potentiel autant en local qu’à l’international.
Pourquoi avez-vous fait le choix d’ouvrir la présélection à 20 joueurs ?
Nous avons publié une liste de 20 joueurs, même si mon souhait était que cette liste soit encore plus large pour avoir une meilleure vue d’ensemble de la situation, voir les joueurs par moi-même, puis faire des choix et des sélections. Jusqu’à présent, vue le temps très court de préparation, je dois m’appuyer sur les recommandations de personnes qui connaissent des joueurs et regarder des vidéos de joueurs que je devrais sélectionner. Ce n’est pas une bonne façon de faire le travail. Par contre, à Abidjan, lors du stage avec des joueurs du championnat de Côte d’Ivoire, j’ai eu un bon aperçu. Il y avait des joueurs avec du potentiel qui pourraient sûrement être des candidats pour la sélection nationale à l’avenir. Je considère certains d’entre eux encore maintenant comme l’avenir de l’équipe nationale.
Comment expliquez-vous les absences de Matt Costello, Alex Poythress, Stéphane Konaté, Edi Guy de votre liste ?
La situation concernant les joueurs de la NBA et de l’Euroligue est connue. Sur des fenêtres comme celle-ci, leurs clubs ont pour politique de ne pas libérer les joueurs. Costello et Poythress sont membres de l’Euroligue, nous n’avons donc pas trouvé nécessaire de leur faire appel pour ce coup-ci. Alex a même subi une intervention chirurgicale, il est en programme de réadaptation. Poythress est un élément très important de notre équipe. C’est un joueur qui donne une autre dimension à l’équipe. À propos de Stéphane (Konaté) et Edi Guy, qui manquent à la liste, comme je l’ai dit, nous voulons avoir une plus grande vue d’ensemble de la situation, inviter des joueurs que nous aimerions connaître. Nous devons également penser au futur de la sélection. La Coupe du Monde est une compétition importante mais le basket ne s’arrêtera pas après la Coupe du Monde. Je pense donc que la fenêtre de l’Angola est une bonne occasion d’essayer certains joueurs que je n’ai pas vu sur le terrain jusqu’à présent.
Qu’en est-il du projet de la Fédération d’attirer Mo Bamba et Kevin Yebo chez les Éléphants ?
Les projets de Mo Bamba et Kevin Yebo sont des dossiers sur lesquels notre direction travaille dur afin de les finaliser. Si nous réussissons, cela donnera à notre équipe une autre dimension. Tous deux sont des joueurs de qualité issus du basket de haut niveau. Nous espérons que nous atteindrons cet objectif, notamment parce que je pense que les deux sont des types de joueurs que nous pouvons adapter facilement à notre façon de jouer au basket.
La Côte d’Ivoire ira en Angola en tant que qualifiée pour la Coupe du Monde. Le challenge est de garder son invincibilité. Est-ce une crainte ?
Je ne vais à aucun match pour perdre. Nous essaierons de nous préparer au mieux. Faire des prédictions ou des promesses dans cette situation serait peu sérieux et non professionnel. Je pense que d’autres équipes auront également des options limitées pour sélectionner des équipes, nous verrons donc ce qui peut être fait.
Quel est votre objectif pour cette fenêtre ?
Nous avons déjà expliqué les objectifs de cette fenêtre. Nous allons concourir, essayer de gagner autant que possible, mais nous n’aurons pas beaucoup de temps pour nous préparer, donc nous ne pouvons pas prédire à quoi nous ressemblerons sur le parquet. La seule chose que je peux promettre c’est que nous nous battrons ensemble pour continuer à rendre les Ivoiriens fiers, quel que soit ce qui se passe.
Est-ce au terme de cette fenêtre que vous définiriez l’ossature du groupe pour la Coupe du Monde ?
L’ossature de l’équipe est liée à de nombreux facteurs. Quand tu as une équipe sans Mo Bamba, Yebo, Poythress, Costello et certains autres, tu ne peux rien prédire. Notre objectif doit être d’obtenir une bonne sélection de 18 joueurs pour former la meilleure équipe le jour où on débutera le camp de préparation pour la Coupe du monde 2023. J’ai le souhait de promouvoir de nouveaux joueurs, des jeunes. Parce qu’avoir 2, 3 jeunes joueurs dans l’équipe, augmente l’intensité du travail dans la pratique et maintient les joueurs plus âgés dans une meilleure motivation. En ce moment, Diomandé (Dominique), Souaré (Malick), Laworé (Jonathan)… sont sur mon radar et je vais essayer de leur donner la chance de prouver ce qu’ils valent à un autre niveau. Si nous combinons tous ces facteurs, nous pouvons faire une rotation de 12 joueurs tous capables de contribuer concrètement à la performance de l’équipe nationale de Côte d’Ivoire.