ça ne sent pas bon pour Samuel Eto’o dont l’avenir à la tête de la Fédération Camerounaise de Football est désormais incertain. Le Cameroun retient son souffle en attendant la sentence du Tribunal Arbitral du Sport qui devrait selon toute vraisemblance prononcer l’annulation de l’élection du 11 décembre 2021 qui avait conduit Eto’o à la tête de la FECAFOOT.
Alors qu’une proportion importante de l’opinion publique au Cameroun s’élève pour appeler à un consensus entre le président et les membres de l’Assemblée Générale de 2009 (c’est à dire celle reconnue comme étant la seule légitime et non l’AGE de 2021) l’Etat Camerounais brille par son silence assourdissant. Le Ministère des sports et de l’éducation physique du Cameroun et son patron Narcisse Mouelle Kombi ne sont pas des fervents partisans d’Eto’o. A l’image de la FIFA et de la CAF, le Minsep avait un penchant pour Seidou Mbombo Njoya à la tête de la FECAFOOT avant l’élection présidentielle de celle-ci. Les trois entités n’avaient pas accueilli d’un bon œil l’élection de « SEF. Alors ce serait naïf d’attendre qu’elles jouent des coudes pour le maintenir dans ses fonctions comme c’était le cas avec les présidents aux mandats marqué du sceau de l’illégalité par les institutions juridictionnelles: Tombi A Roko Sidiki (qui avait reçu le soutien de l’Etat du Cameroun) et Seidou Mbombo Njoya (qui avait reçu le soutien de la FIFA ).
Un lègue piège
C’est d’ailleurs l’équipe de ce dernier qui a légué un cadeau empoisonné à celle qui a pris son relais. Pour rappel la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun avait annulé les élections des ligues départementales après avoir constaté plusieurs irrégularités. Une décision à l’effet domino qui rendait nul le reste du processus électoral. L’équipe dirigeante de la FECAFOOT de l’époque avait interjeté appel auprès du TAS, mais pas en bonne et due forme, puisque les frais de droit de greffe s’élevant à environ 1000 francs suisses selon les statuts du TAS n’avaient pas été versés. Logiquement, la juridiction basée à Lausanne en Suisse après avoir accordé vainement des délais à la FECAFOOT (version Njoya puis Eto’o) de s’acquitter de ces frais, considère donc que la plainte déposée contre la sentence de la CCA a été retirée. En d’autres termes le TAS confirmera à la fin de ce mois (31 mai) que la décision de la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage du CNOSC d’annuler le processus électoral ayant débouché à l’élection de Samuel Eto’o comme président de la FECAFOOT. Un organe de transition serait alors mis sur pieds (Comité de normalisation acte III) pour gérer les affaires courantes de la fédération et organiser de nouvelles élections bien évidemment sur des bases légales.
Réconcilier les acteurs du football camerounais
L’arrivée du goleador camerounais a su booster la santé du football camerounais. Les championnats masculin et féminin de première et deuxième division suscitent de nouveau l’engouement et attirent les sponsors, les conditions des footballeurs et footballeuses s’améliorent, la liste est loin d’être exhaustive pour invoquer tous les changements positifs observés depuis l’arrivée aux affaires de Samuel Eto’o et son équipe dirigeante. Seulement depuis quelques semaines, les vieux démons qui hantaient le football camerounais ont ressurgit. A quelques mois de la Coupe du Monde au Qatar dont les hommes de Rigobert Song (choix de Samuel Eto’o au détriment d’Antonio Conceiçao le favoris du Minsep) ont obtenu la qualification avec panache, les forces vives du football camerounais doivent converger vers un seul objectif: stopper ce chaos qui se profile à l’horizon. La réconciliation, la Concertation, et le consensus autour de l’homme qui a pour cheval de bataille: « redonner au football camerounais sa grandeur » sont entre autres les expectations que le peuple camerounais et les amateurs de notre football disséminés à travers le monde attendent de ceux qui ont le pouvoir de la décision.
Juillet Bell