Président déchu puis président intérimaire de la Fédération Camerounaise de Football, Seidou Mbombo Njoya a été chargé par la FIFA d’organiser sa propre succession. Presque cinq mois aujourd’hui, que le Tribunal Arbitral du Sport prononçait l’annulation du processus électoral ayant débouché à l’intronisation de cet ancien collaborateur d’Iya Mohamed à la tête de la « Tour de Tsinga », les prémices d’une nouvelle élection tardent toujours à se dessiner.
Jusqu’où ira Seidou Mbombo Njoya ? A la veille du coup d’envoi du Championnat d’Afrique des Nations qu’organisait le Cameroun, le TAS se prononçait en faveur d’AS Olympique de Meiganga et consorts dans le litige qui les opposaient à l’exécutif de la FECAFOOT élu en décembre 2018. Ayant relevé des irrégularités dans le processus électoral sus-évoqué, la juridiction de Lausanne en Suisse désavouait Seidou Mbombo Njoya et son bureau exécutif, le 15 janvier. N’empêche que les concernés n’ont jamais réellement rangé leurs cartons, et que les mêmes hommes depuis continuent de gérer les affaires courantes et plus encore de la faîtière du football camerounais.
Guerre de leadership
Dans les faits, l’organe exécutif actuel à la FECAFOOT a reçu un mandat exceptionnel de la FIFA . En « Confirmant que l’organe en place à cette date est maintenu pour assurer l’intérim de la FECAFOOT jusqu’aux nouvelles élections qui devront être organisées dans les meilleurs délais », l’institution dirigée par l’Italo-Suisse Gianni Infantino n’a pas longtemps fait l’impasse sur sa position concernant ce « dossier FECAFOOT ». Un intérim sous control strict de la FIFA qui délimite le champ d’action de l’équipe Mbombo Njoya aux : « tâches permettant d’assurer la continuité des affaires courantes et celles liées à la finalisation à brève échéance du processus d’adoption des statuts et textes réglementaires requis et l’organisation de nouvelles élections ». En réaffirmant sa confiance à l’exécutif déchu, La FIFA choisit son camp et exclu d’office la possibilité d’une mise sur pied d’un organe de transition, mieux, d’un nouveau comité de normalisation, qui aurait été en l’espèce le troisième en quasiment huit ans. Elle désavoue également le Comité Exécutif Provisoire de la FECAFOOT qui pourtant avait été mis sur pied par l’Assemblée Générale de l’instance en session extraordinaire le 02 février 2021 conformément aux dispositions de l’article 30 des statuts de l’instance en charge du football camerounais, adoptés le 16 mai 2012. Mais cela est loin de refroidir les ardeurs du président du comité, le sénateur Albert Mbida, qui dispose d’un mandat de trois mois, et qui s’érige en ennemis juré du clan Mbombo Njoya. « Le supposé Comité Exécutif Provisoire de la FECAFOOT tente depuis quelques mois à travers quelques actions d’éclats à perturber le bon fonctionnement des activités de la fédération (…) les décisions prises par cette organisation fantoche sont par voie de conséquence nulles et de nul effet », estime l’exécutif intérimaire, réagissant par voie de communiqué à la sanction de son président et de l’ensemble de son bureau qui ont pris 5 ans de privation de toute activité liée au football, infligée par l’hon. Albert Mbida.
Partis pour rester ?
D’abord interloquée, puis inquiète de la tournure des événements à la Fédération Camerounaise de Football, l’opinion camerounaise abhorre le triste spectacle qui a cours ces derniers temps à la Tour de Tsinga, où les deux factions s’adonnent à des passes d’armes. L’attitude affichée par les dirigeants tend à faire croire qu’ils ne trépignent pas d’impatience de réaliser le véritable objectif pour lequel ils se retrouvent où ils sont, à savoir : l’organisation de nouvelles élections à la FECAFOOT.
Hamiss Mba Amadou