Invité surprise du carré d’As de la Coupe du Monde 2022, quel que soit le résultat de la suite de son parcours, le Maroc a réussi sa compétition. Après avoir croqué les gros sur son passage (Belgique, Portugal, Espagne, Canada, match nul avec la Croatie), dans quel état d’esprit la meilleure nation africaine de l’histoire de la Coupe du Monde va défier le tenant du titre français, désigné comme le grandissime favori de la compet?

Plusieurs fois annoncé dans une mauvaise posture, le Maroc a su déjouer les pronostics.

Un parcours incroyable

Dans la poule F où l’on ne vendait pas cher sa peau, le Lion a dominé cette poule de la mort en passant à la casserole la Belgique, le Canada, et rivalisé de haute lutte avec la Croatie, l’autre demi-finaliste de la compétition. Au second tour, l’Espagne et sa jeunesse qui aimante les encensements s’est cassée les dents sur le bloc marocain avant de perdre la bataille aux tirs aux buts. Quatrième nation africaine à s’inviter en quart de finale, le Royaume Chérifien, de plus en plus vaillant a fait pleurer Cristiano Ronaldo pour son dernier match de Coupe du Monde en lui infligeant une désillusion qui fera date (1-0, but d’En-Nesyri). 

Les Lions peuvent rêver plus grand!

Plus que jamais le huitième du Mondial 86 ne fait plus rire. Avec de la qualité à toutes les lignes, l’équipe est portée par une colonne vertébrale Bounou-Hakimi-Saïss-Amrabat-Ziyech qui est l’une des plus talentueuse du monde. En plus d’avoir de la bouteille (excellant dans des grands clubs européens, ces cadres se sont aussi aguerris au gré des récentes désillusions marocaines). Et quand tout ce potentiel est placé sous l’expertise d’un homme comme Walid Regragui, il s’impose que le représentant africain a les arguments légitimes pour lorgner le toit du monde. Même les adversaires sont impressionnés par l’assise tactique de cette équipe. “Ils n’étaient pas attendus certes, mais jouer contre ces adversaires (Croatie, Belgique, Espagne et Portugal, ndlr) en prenant qu’un seul but en cinq matches, ce n’est pas anodin. Ils méritent d’être là [demi-finale de CdM]”, a encensé le sélectionneur français Didier Deschamps. Une puissance collective dont les soubassements résultent du parfait amalgame des individualités, parmi lesquelles certaines attisent les convoitises des plus grands clubs.  « J’ai été agréablement surpris par le numéro huit (Azzedine Ounahi, ndlr). Oh mon dieu, d’où vient ce type ? », s’est enflammé le sélectionneur espagnol Luis Enrique, au sortir de ce Maroc vs Espagne qui a été le théâtre du récital du joueur du SCO d’Anger, désormais pisté par le FC Barcelone.

Alors au Marocains de ponctuer de la plus belle des manières ce conte de fée.

Hamiss Mba Amadou