Après l’euphorie autour de l’arrivée d’une figure adulée du peuple camerounais à la présidence de la fédération sportive la plus importante du pays, place au boulot. Durant ce mandat qui cour jusqu’en 2025, Samuel Eto’o pourra-t-il redonner au football camerounais dans son ensemble un souffle nouveau? La rédaction d’Afrik’Sports a décelé les principaux chantiers du nouveau patron de la Fédération Camerounaise de Football tout comme les perspectives qui s’ouvrent à lui. Tour d’horizon.
Elu brillamment lors de l’Assemblée générale élective de la Fédération camerounaise de football samedi dernier (43 voix contre 31 pour Seidou Mombo Njoya), Samuel Eto’o hérite d’une fédération en pleine déliquescence, criblée de dettes, engluée dans des batailles juridiques, et fragilisée par des scandales à répétition. Le natif de Nkom se veut incarner l’homme de la rupture. Celui par qui le football camerounais repartira sur de nouvelles bases pour (re)trouver son rayonnement. Sûr de lui lors de sa campagne la légende du football africain a séduit l’opinion (notamment les délégués) à travers son projet élaboré à l’aune des réalités de notre football. C’est donc logiquement qu’il est donc attendu au tournant car la tache n’est pas une mince affaire.
Au Cameroun, on compte du bout des doigts les clubs en mesure d’offrir à leurs joueurs ou joueuses des salaires décents. Les sponsors ne se bousculent guerre pour accompagner les championnats nationaux organisés de façon alambiquée par une fédération jadis minée par des crises en internes et des démêlées en justice. C’est dans ce contexte que celui qui troque son maillot d’excellent footballeur pour le costume de dirigeant majeur du football camerounais va entamer son mandat. Il urge qu’Eto’o et son équipe se retroussent les manches pour relancer cette machine grippée.
Où est attendu Eto’o
Le cas du championnat du Cameroun est révélateur du marasme dans lequel se trouve notre football. Absent du dernier classement des 12 meilleurs championnats de football en Afrique, cette compétition qui autrefois faisait une fierté nationale et était respectée au-delà de nos frontières, est en déperdition. Objet de critiques et même de railleries ces dernières saisons. La compétition sujette à des litiges entre la FECAFOOT et son démembrement qu’est la Ligue de Football Professionnelle du Cameroun (LFPC) ne draine plus des masses dans les stades (heureusement que la CAN nous offrira ce lègue qui devra être viabilisé et rentabilisé). Alors pour se démarquer de celles qui l’ont précédée, la nouvelle équipe dirigeante de la FECAFOOT, devra insuffler une nouvelle dynamique visant à terme à transformer le football local et tout son package (élite one et two, football amateur, football jeune, football féminin, futsal, football corpo et vétéran, etc.) en une véritable industrie génératrice d’emplois et capable de soutenir l’économie nationale. Et cela transite nécessairement par la réconciliation des acteurs du football camerounais autour d’un idéal commun qui est de faire primer le bien-être de ce patrimoine national au-dessus de leur propres intérêts et leur égos.
Hamiss Mba Amadou